(Québec) Le premier ministre François Legault a semblé prendre tout le monde par surprise lorsqu’il a annoncé le retour de l’idée du troisième lien autoroutier. Québec solidaire doute d’ailleurs que les ministres du gouvernement étaient au courant de cette volte-face.

« Qui était au courant de cette décision ? Est-ce que c’est le premier ministre tout seul dans son bureau qui a décidé de ramener ce projet-là ? », a questionné le solidaire, Étienne Grandmont.

« Est-ce que la ministre des Transports [Geneviève Guilbault] était au courant ? Est-ce que le ministre de la Capitale-Nationale [Jonatan Julien] était au courant de se revirement de situation ? » a-t-il poursuivi.

Québec solidaire (QS) compte d’ailleurs déposer une motion à l’Assemblée nationale pour rappeler que la ministre des Transports avait abandonné le volet autoroutier du troisième lien, en affirmant qu’il s’agissait d’une décision « pragmatique » et « responsable ».

Dans la foulée de sa défaite cinglante dans Jean-Talon, lundi, le premier ministre François Legault a voulu raviver les espoirs autour du troisième lien. Il a affirmé vouloir consulter la population de Québec sur le sujet. Toutes les options sont sur la table, ce qui signifie qu’on pourrait voir le retour du volet autoroutier du projet.

Le solidaire Vincent Marissal croit qu’il s’agit d’une méthode de diversion de la part du gouvernement.

« Je trouve que c’est cher, 10 milliards, pour une diversion », a pour sa part affirmé le député péquiste Pascal Bérubé.

Selon lui, les déclarations du premier ministre placent les députés caquistes de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches dans une « situation intenable ».

« On joue au yo-yo avec eux autres et je pense que ça va être compliqué pour les prochaines semaines », a-t-il affirmé.

Les libéraux ont vertement critiqué le premier ministre et sa volonté de ramener son projet de troisième lien.

Le chef libéral intérimaire, Marc Tanguay, a qualifié le premier ministre de « girouette nationale ».

Son collègue, le député André Albert Morin s’est dit surpris de la déclaration de M. Legault, croyant qu’il s’agissait d’une mauvaise blague. « Mais ça a l’air qu’il était sérieux », a-t-il lâché.