(Québec) Le caucus des députés de la Coalition avenir Québec (CAQ) a tranché : le parti ne paiera pas Meta, la société mère des réseaux sociaux Facebook et Instagram, afin d’effectuer des placements publicitaires dans le cadre de l’élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon, à Québec.

François Legault a confirmé que la décision finale a été prise lors du caucus des députés du parti, mercredi. Le premier ministre a également sévèrement critiqué le Parti libéral, mais surtout Québec solidaire (QS), suggérant qu’il devrait changer de nom. Les deux partis ont annoncé qu’ils maintiendraient des placements publicitaires sur les plateformes du géant du web, malgré que l’entreprise californienne bloque les contenus d’information au pays en riposte à la nouvelle loi fédérale sur les nouvelles en ligne.

« Moi, je pense qu’on peut la gagner, cette bataille-là. Je regarde ce qui est arrivé en Australie, ils ont réussi à convaincre Meta de donner des centaines de millions aux médias. Je pense qu’on peut [donc] gagner, mais l’important, c’est d’être solidaire », a dit M. Legault.

« C’est quand même spécial que Québec solidaire ne soit pas solidaire… Je me demande s’ils ne devraient pas changer de nom », a ajouté le premier ministre, alors que la chroniqueuse de La Presse, Isabelle Hachey, publiait jeudi une chronique ayant pour titre « Québec désolidaire ».

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QS se défend

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, et des députés de son caucus se défendent depuis quelques jours de manquer de solidarité envers les médias québécois. Selon eux, les gestes symboliques ne suffisent pas à faire plier l’entreprise américaine. Ils affirment que le gouvernement doit plutôt y aller de mesures encore plus costaudes.

En mêlée de presse, jeudi, le député solidaire Andrés Fontecilla a affirmé que « ce n’est pas aux individus [et] aux organisations à qui il revient de forcer Meta à investir dans les médias au Québec. Ça doit être une action gouvernementale », a-t-il dit.

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), dont les journalistes de La Presse sont membres, a annoncé la semaine dernière que les artisans de l’information et les professionnels en relations publiques feront front commun, le 15 septembre, pour dénoncer le blocage des nouvelles sur Facebook et Instagram.

« Le 15 septembre, le public est invité à ne rien partager sur les plateformes Facebook et Instagram et à s’abonner à un média québécois ou à une infolettre d’un média local. Un tel geste enverra un message fort : le Québec ne se laissera pas intimider et continuera d’appuyer les journalistes et les médias d’ici », a déclaré la FPJQ.