(Alma) Le premier ministre François Legault a contredit mercredi le chef conservateur Pierre Poilievre qui a attaqué le projet de tramway de la Ville de Québec.

M. Poilievre a laissé entendre que s’il devenait premier ministre du Canada, il n’allait pas financer les dépassements de coûts « des projets mal gérés par des politiciens incompétents ».

PHOTO FRANCIS VACHON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le premier ministre du Québec François Legault

« Je ne pense pas que c’est un projet qui est mal géré », a riposté M. Legault en conférence de presse à Alma, en s’empressant de préciser toutefois que le projet est géré par la Ville de Québec.

Il a ajouté que son gouvernement était prêt à couvrir « une partie » des dépassements de coûts du tramway.

Il n’y a pas encore d’estimation précise de la facture finale de ce grand chantier encore très controversé dans la capitale, mais autant le maire Bruno Marchand que M. Legault conviennent déjà que le total dépassera les 3,6 milliards prévus à l’origine.

« Actuellement, il y a des dépassements de coûts dans tous les projets d’infrastructures », a fait remarquer, indulgent, le premier ministre.

Actuellement l’addition est censée être répartie entre les différents ordres de gouvernement, soit le gouvernement du Québec qui paie la moitié, Ottawa qui assume 40 %, et l’administration municipale qui règle les 10 % restants.

« Non, le fédéral ne devrait pas payer pour les dépassements de coûts (du tramway), zéro », a pour sa part tranché plus tôt mercredi M. Poilievre, qui tient le congrès de son parti à Québec au cours des prochains jours.

Il a donc fait savoir qu’il n’était pas question qu’il ajoute de l’argent dans la caisse s’il forme le gouvernement à la suite des prochaines élections fédérales.

« J’envoie le signal à tous les politiciens. Je ne vais pas payer les dépassements de coûts. Quand je serai premier ministre, on va livrer des projets avec un budget. C’est comme ça que ça fonctionne pour la mère monoparentale. C’est comme ça que ça fonctionne pour les petites entreprises. Ils ont un budget et ils atteignent le budget. »

Un premier ministre Poilievre accorderait donc une enveloppe fermée aux projets d’infrastructures, sans aucun dépassement de coûts autorisés.

Il n’ajouterait pas des milliards de dollars « pour les projets mal gérés par des politiciens incompétents ».