(Ottawa) Le torchon brûle entre les libéraux et les conservateurs. Au premier ministre Justin Trudeau, qui accusait mercredi l’opposition officielle de bloquer un consensus sur l’ouverture d’une enquête publique, le chef conservateur, Pierre Poilievre, réplique qu’il s’agit d’un mensonge.

« Justin Trudeau ment lorsqu’il accuse les conservateurs de bloquer le consensus sur une enquête publique sur l’ingérence de Pékin », s’est insurgé le leader de l’opposition officielle dans un communiqué transmis jeudi après-midi.

Il assure que « les conservateurs ont demandé tous les jours cette semaine de se rencontrer pour confirmer une entente, mais ni [le ministre] Dominic LeBlanc ni son bureau n’ont répondu au téléphone ou à un courriel au cours des cinq jours qui se sont écoulés depuis vendredi », a-t-il ajouté.

« Les conservateurs sont assis à côté de leurs téléphones en attendant la décision du premier ministre. Mentir, retarder et blâmer les autres n’y changera rien. C’est lui, et lui seul, qui a le pouvoir d’ouvrir une enquête. Qu’il le fasse aujourd’hui », a assené Pierre Poilievre.

La veille, le premier ministre avait affirmé que les négociations étaient ardues, et il en avait imputé la responsabilité au Parti conservateur : « On a de très bonnes conversations avec le Bloc québécois et le NPD, on avance vers un consensus […] C’est les conservateurs qui continuent à bloquer le processus. »

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Selon la version présentée jeudi dans le communiqué de Pierre Poilievre, la « dernière proposition de mandat [d’une enquête publique] a été discutée », et « il a été convenu que nous nous rencontrerions à nouveau en début de semaine pour confirmer la formulation finale », y lit-on.

Or, depuis, c’est le silence radio. Le bureau du ministre Dominic LeBlanc a réclamé davantage de temps, « parce qu’ils n’ont toujours pas de réponse sur la question de savoir s’il faut procéder avec l’enquête qui a été discutée avec les partis », a plaidé le chef Poilievre.

« Accusations puériles »

Au Bloc québécois, le chef Yves-François Blanchet a plaidé en faveur d’un changement de ton.

« J’exhorte Justin Trudeau et Pierre Poilievre à cesser immédiatement cet échange d’accusations puériles alors que nous sommes en effet, les 4 partis, tout près d’une entente importante pour le Québec et le Canada, la vérité et la sécurité. SVP », a-t-il écrit sur Twitter.

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Peter Julian

Dans le camp néo-démocrate, le député Peter Julian a dit avoir bon espoir de voir le processus aboutir.

« Les pourparlers continuent et les partis doivent se concentrer à obtenir une entente pour une enquête publique. Nous avons confiance que nous allons arriver à une entente qui va être dans l’intérêt des Canadiens et de notre démocratie », a-t-il plaidé dans une déclaration écrite.

Le ministre Dominic LeBlanc a été chargé de piloter les négociations avec les chefs parlementaires de tous les partis à la Chambre des communes. Il se trouve actuellement au Japon pour une réunion avec ses homologues du G7.