De Québec à Ottawa, découvrez ce qui a retenu l’attention de nos correspondants parlementaires cette semaine.

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Bonne semaine

Ginette Petitpas Taylor, ministre des Langues officielles

Ce fut long et difficile. Il n’y a pas si longtemps, le Canada traitait encore l’anglais au Québec et le français dans les autres provinces de la même façon : comme des langues minoritaires devant être protégées. Or, la deuxième est fragile tandis que la première est hégémonique en Amérique du Nord. Les libéraux ont enfin reconnu que le français au Québec méritait une protection particulière. Mélanie Joly a commencé le travail et sa successeure Ginette Petitpas Taylor l’a terminé. Elle a tenu tête à la fronde d’un petit nombre de députés québécois dans son caucus, et sa réforme a été adoptée jeudi par le Sénat.

Paul Journet, La Presse

Dure semaine

Marco Mendicino, ministre de la Sécurité publique

PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Marco Mendicino, ministre de la Sécurité publique

L’hiver dernier, le ministre de la Sécurité publique avait déjà été identifié comme un maillon faible du gouvernement Trudeau à cause de sa gestion pénible du contrôle des armes à feu et de sa réponse au « convoi de la liberté » à Ottawa. Son cas ne s’est pas amélioré cette semaine. On a appris que son ministère avait été informé des manœuvres de Pékin contre le député conservateur Michael Chong. Le ministre jure qu’il n’était pas au courant. Si c’est vrai, au minimum, il n’a pas le contrôle de son ministère. M. Mendecino a aussi manqué une belle chance d’expliquer son rôle de ministre lors du transfert controversé du meurtrier Paul Bernardo.

Paul Journet, La Presse

La citation de la semaine

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau

Le locataire qui veut faire ça, qu’il investisse en immobilier !

La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, dont le projet de loi vise notamment à limiter la cession de bail entre locataires. Après cette déclaration sur les ondes de Noovo, elle a fait acte de contrition lors d’une mêlée de presse, se défendant d’être « insensible » à l’égard des locataires.

81 %

C’est le pourcentage des répondants à un sondage qui croient qu’il est temps de changer de gouvernement à Ottawa. De ces 81 %, toutefois, 31 % ne voient pas de solution de rechange aux libéraux avec laquelle ils sont à l’aise, selon ce coup de sonde de la firme Abacus Data.

Du côté de Québec

« Moins que le PQ ! »

François Legault a été incapable de retenir une pique à l’endroit du Parti québécois (PQ) lorsqu’un journaliste lui a demandé combien de temps il avait mis à préparer le budget de l’an 1 d’un Québec souverain, en 2005, à l’époque où il était député péquiste. « Moins que le PQ ! », a décoché le premier ministre en s’engouffrant dans l’édifice Honoré-Mercier, qui abrite ses bureaux, mercredi. Or, le jour même, un sondage Léger publié dans les médias de Québecor confirmait que le PQ poursuit sa montée (23 %) et se place deuxième dans les intentions de vote, derrière la CAQ (37 %). Encore la semaine dernière, le chef Paul St-Pierre Plamondon laissait planer un doute sur le moment du dépôt du fameux document qu’il s’était engagé à déposer en juin 2023… une année après son engagement initial.

Du côté d’Ottawa

Cachez ce doigt qu’on ne saurait voir

Le libéral Mark Gerretsen n’est pas nécessairement connu du grand public. Mais à la Chambre des communes, sa réputation de député hyper partisan n’est plus à faire. Il a encore fait étalage de sa pugnacité lors d’un débat sur un sujet tout aussi partisan – le droit à l’avortement – mardi soir, en brandissant un doigt d’honneur à l’intention de ses adversaires conservateurs. « Il devrait être expulsé de la Chambre », s’est indignée la députée Kerry-Lynne Findlay. Il a fallu que le néo-démocrate Don Davies confirme au président de la Chambre qu’il avait aussi vu le majeur de Mark Gerretsen pour que celui-ci s’excuse. « J’admets que j’ai fait ce que les députés disent que j’ai fait », a-t-il fini par lâcher.

Un traitement préférentiel ?

PHOTO VALENTYN OGIRENKO, ARCHIVES REUTERS

Le premier ministre Justin Trudeau et la ministre des Finances Chrystia Freeland en visite à Kyiv, le 10 juin

Le premier ministre Justin Trudeau a fait une visite surprise à Kyiv la fin de semaine dernière. Il a promis une nouvelle aide militaire à l’Ukraine au moment où les soldats ukrainiens lancent une contre-offensive. Mais c’est sa décision d’inviter la ministre des Finances Chrystia Freeland à l’accompagner durant ce voyage, au lieu de la ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly, qui a fait beaucoup jaser. Les mauvaises langues se sont activées. Un traitement préférentiel à celle que Justin Trudeau souhaite voir prendre la barre du Parti libéral ? Chrystia Freeland trouve-t-elle le temps long même si elle doit gérer un budget de 490 milliards de dollars ? Les conjectures vont bon train.