Le groupe prorusse NoName a revendiqué samedi sur son compte Telegram la responsabilité d’une panne touchant les sites internet du premier ministre du Canada Justin Trudeau et du port de Hamilton-Oshawa, situé en bordure du lac Ontario.

Il a été impossible d’accéder au site internet du premier ministre du Canada de façon intermittente samedi. Le site internet de Hamilton-Oshawa Port-Authority a aussi été touché par cette panne.

Sur son fil Telegram, le groupe prorusse NoName a annoncé samedi matin avoir décidé de « faire un voyage au Canada ».

Il a indiqué avoir été en mesure de court-circuiter le site internet du Sénat canadien. Ce dernier était toutefois fonctionnel samedi après-midi. Il s’en est ensuite pris au site web du premier ministre et à celui du port ontarien.

Puis, le groupe prorusse a ramené ses actions en Europe et s’est attaqué à différentes instances polonaises, dont le métro de la capitale Varsovie, a-t-il déclaré sur Telegram.

Deux attaques rapprochées

Il y a moins de dix jours, ces mêmes pirates prorusses avaient revendiqué d’autres cyberattaques au Canada, dont une contre le site du premier ministre. L’attaque s’était produite au moment où Justin Trudeau recevait son homologue ukrainien, Denys Chmyhal, à Toronto.

PHOTO CARLOS OSORIO, ARCHIVES REUTERS

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et son homologue ukrainien, Denys Chmyhal (à gauche)

« Ce n’est pas inhabituel pour des pirates russes de cibler des pays lorsqu’ils démontrent leur appui inébranlable pour l’Ukraine en recevant la visite d’une importante délégation politique ukrainienne, alors le moment choisi n’est pas étonnant », avait alors dit Justin Trudeau en conférence de presse avec son homologue de Kyiv.

Laissez-moi être extrêmement clair : le fait que, pendant quelques heures, il y a eu une page du gouvernement qui a été difficile à accéder ne va nous dissuader en rien d’être présents et toujours là pour en faire plus pour soutenir l’Ukraine.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada, le 11 avril dernier

Le but : « déranger » la société

« Est-ce qu’il y a une recrudescence de ce type d’attaques ? Oui. Et en toute impunité, parce que les cyberpirates russes peuvent faire ces crimes-là et personne ne va aller les chercher en Russie », explique l’expert en cybersécurité Steve Waterhouse.

« [Ces criminels] s’amusent comme ça, ajoute M. Waterhouse. C’est vraiment pour déranger notre société, pour qu’on passe un mauvais quart d’heure et pour crinquer la population contre le gouvernement. Pour faire changer les opinions. C’est une guerre d’usure. »

À son sens, si les pirates informatiques réussissent à toucher certaines infrastructures et à déstabiliser l’économie, ils vont avoir gagné des points.

Lisez l’article « Site du premier ministre inaccessible : un groupe de pirates prorusses revendique l’attaque »