(Québec, Ottawa) Le gouvernement Legault accueille plutôt positivement le budget déposé mardi par la ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, particulièrement les mesures qui visent à stimuler la production d’énergie propre auxquelles Hydro-Québec aura accès. En revanche, Québec ne veut pas du programme de soins dentaires d’Ottawa, et veut s’en retirer avec compensation – ce à quoi Justin Trudeau s’est montré ouvert.

Le ministre québécois des Finances, Eric Girard, a affirmé mercredi à son arrivée au Parlement que les crédits d’impôt pour les projets hydroélectriques et pour la fabrication de batteries sont « extrêmement intéressants pour nous ».

Par contre, Québec entend demander un retrait avec compensation du programme fédéral de soins dentaires, alors que le gouvernement provincial a déjà un programme similaire. « Avant de créer des nouveaux programmes, il faut financer adéquatement ceux qu’on a déjà », a expliqué le ministre Girard.

Les provinces et le Québec se plaignent depuis des années du sous-financement fédéral en santé, malgré la plus récente entente fédérale-provinciale.

À Ottawa, en ce lendemain de budget, le premier ministre Justin Trudeau assure ne pas vouloir d’une querelle avec les provinces à ce sujet. « Si les provinces veulent travailler avec nous pour livrer chez eux, on va être là pour ces conversations-là, mais ce n’est pas une chicane, là », a-t-il affirmé en mêlée de presse.

« Je suis ouvert à avoir des conversations avec M. Legault, mais je sais que les Québécois, comme tous les Canadiens, veulent pouvoir envoyer leurs enfants chez le dentiste », a aussi indiqué le premier ministre à son arrivée à la rencontre hebdomadaire de son caucus.

Son ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, a aussi fait montre d’ouverture, signalant cependant que le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, n’avait pas soulevé de préoccupations quant à ce programme de soins dentaires que les libéraux implantent à la demande du NPD.

Écrit à l’encre rouge, le budget Freeland prévoit un déficit de 40 milliards cette année. Son homologue québécois n’est toutefois pas inquiet. « Le niveau de dette du gouvernement canadien n’est pas inquiétant », a dit M. Girard.