(Ottawa) Le Bloc québécois et le Nouveau Parti démocratique (NPD) refusent de se prêter au jeu des consultations entourant la nomination du « rapporteur spécial indépendant » chargé de déterminer s’il faut une enquête publique sur l’ingérence étrangère.

Selon le chef Yves-François Blanchet, il ne devrait pas revenir à cette personne que Justin Trudeau s’apprête à désigner de déterminer si une enquête publique et indépendante sur la question s’impose, car les trois partis d’opposition l’ont réclamé dans une motion adoptée en comité.

Il a ainsi décliné l’invitation d’être consulté, ce qu’il a communiqué au premier ministre dans une lettre.

« La question aujourd’hui n’est pas de déterminer si, oui ou non, une commission d’enquête devrait être créée dans la foulée des révélations sur l’ingérence chinoise dans les deux dernières élections fédérales, mais bien quand elle sera créée et qui en sera le commissaire », plaide le leader dans la missive datée du 14 mars.

Le Bloc québécois collaborera de façon « pleine et entière » dès lors que la tenue d’une enquête publique et indépendante sera annoncée, et sera « heureux de vous soumettre les noms de candidats pouvant être choisis par la Chambre pour occuper le poste de commissaire », conclut le chef Blanchet.

La position est la même dans le camp néo-démocrate.

« Pour ce qui est des noms, nous n’en avons pas partagé. Nous croyons que c’est au gouvernement de prendre cette décision. Ce que nous voulons c’est une enquête publique — c’est la seule façon d’aller au fond des choses », a déclaré Éric Demers, le directeur des communications du NPD.

Le Parti conservateur n’avait pas encore fait part de ses intentions au moment de publier ces lignes, vers 16 h 30. Pendant la journée de mardi, les députés conservateurs, appuyés par les bloquistes, ont continué à exercer des pressions en comité pour entendre le témoignage de Katie Telford, cheffe de cabinet de Justin Trudeau.

Les libéraux y usent de tactiques dilatoires – de longs monologues pas toujours en lien avec le sujet – depuis des jours. Ils en profitent pour présenter des arguments en défaveur du déclenchement d’une enquête publique et indépendante, y compris le coût et la durée d’exercices de la sorte.

Annonce « dans les prochains jours »

Le premier ministre a annoncé il y a un peu plus d’une semaine qu’il confierait à un « éminent Canadien » le soin de décider s’il faudrait ouvrir une enquête publique sur le fléau de l’ingérence étrangère. Il s’était alors engagé à consulter les partis d’opposition.

En marge d’une annonce en Nouvelle-Écosse, mardi, Justin Trudeau a signalé que la nomination était une question « de jours ».