(Québec) Le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, est toujours à la recherche d’un transfuge qui lui donnerait les clés de l’Assemblée nationale. Il écarte toutefois l’idée de recruter Marie-Louise Tardif, qui s’est retirée du caucus caquiste, le temps que la police termine son enquête sur des allégations de menaces.

« Je pense que c’est important et pour elle et pour nous qu’elle soit blanchie dans cette histoire. Je pense que c’est la première étape avant de pouvoir dialoguer », a indiqué M. Duhaime lors d’un point de presse mercredi à Québec.

M. Duhaime déplore depuis les élections d’octobre le sort réservé à sa formation politique. Puisqu’il n’a fait élire aucun député, il ne peut pas entrer dans l’Assemblée nationale du Québec pour y tenir des points de presse, participer aux commissions parlementaires, déposer des projets de loi ou avoir un bureau.

Il souhaite donc répliquer son coup d’éclat de 2021, lorsqu’il avait recruté la transfuge Claire Samson. « La seule option qui nous reste est d’attirer un député », a reconnu M. Duhaime.

Et le sort de la députée de Laviolette–Saint-Maurice Marie-Louise Tardif l’intéresse au plus haut point. Mme Tardif s’est retirée mardi du caucus de la Coalition avenir Québec le temps que la division des crimes majeurs de la Sûreté du Québec complète son enquête sur des allégations de menaces qu’elle aurait proférées dans une salle de cour.

« Pour éviter d’être une distraction pour mes collègues, j’ai choisi de me retirer du caucus de la CAQ le temps de faire la lumière sur les évènements », avait affirmé l’élue dans un communiqué de presse diffusé par l’aile parlementaire caquiste.

Le quotidien Le Nouvelliste a révélé la semaine dernière que la députée de Laviolette–Saint-Maurice aurait proféré des menaces à une ex-employée qui témoignait contre elle la semaine dernière en pleine salle de cour.

Entremetteur

M. Duhaime a bien pris soin de préciser qu’il ne connaissait pas le « contexte » entourant la déclaration de Mme Tardif et a souligné qu’ils avaient un entremetteur tout désigné : le frère de la députée, Michel Tardif, qui a été candidat pour le PCQ dans la circonscription de Bellechasse.

« C’est sur qu’on a une personne de confiance mutuelle », a-t-il dit. « J’ai parlé [à Michel Tardif] dans les derniers jours à deux ou trois occasions, et c’est sûr qu’il y a un lien de confiance envers Michel. C’est sa sœur, il la connaît bien. S’il devait y avoir d’autres démarches, ça pourrait passer par Michel », a-t-il indiqué.

Il a souligné que c’est en utilisant un entremetteur, Adrien Pouliot, qu’il a su convaincre Mme Samson de faire le saut au PCQ en 2021. Aux députés de toutes les formations politiques, il promet que son parti offre la « liberté de parole ». « Je peux vous garantir que notre député qu’on va avoir ne sera pas une plante verte », a dit M. Duhaime.

Il a d’ailleurs rappelé les propos qu’a tenus Mme Tardif en campagne électorale, alors qu’elle avait affirmé que son parti politique était « assez restrictif et contrôlant », et qu’elle n’avait « pas la latitude que j’aurais si j’étais une indépendante ».

M. Duhaime a également eu des bons mots pour le caquiste Youri Chassin, qui porte le dossier des mini-hôpitaux privés. « C’est quelqu’un que je connais depuis très très longtemps. On a les mêmes cercles d’amis. C’est quelqu’un avec qui j’ai des affinités idéologiques », a-t-il affirmé. Il a toutefois ajouté qu’il a rencontré une « poignée d’élus » depuis octobre, et que M. Chassin n’en faisait pas partie.