(Québec) Québec envisage de déposer une nouvelle loi pour limiter l’accès aux sites illégaux de jeu en ligne après qu’une première tentative n’ait pas passé le test des tribunaux.

Le ministre des Finances, Eric Girard, a signalé mercredi que le gouvernement soupèse ses options pour barrer la route aux opérateurs étrangers qui offrent du jeu en ligne illégalement. Il réagissait à une manchette de La Presse sur l’histoire d’un jeune homme de 26 ans, sans dette et sans antécédent dépressif connu, qui a mis fin à ses jours après avoir gagné, puis perdu en moins de 24 heures, plus de 100 000 $ sur une plateforme illégale établie à l’étranger.

« Cette situation est vraiment dramatique et on ne souhaite pas ça », a affirmé Eric Girard au cours d’une brève mêlée de presse, à la sortie de la période des questions au Salon bleu.

Le grand argentier du gouvernement dit avoir « deux stratégies » pour contrer les sites illégaux. « D’une part, il est très important que Loto-Québec, qui a une approche responsable vis-à-vis du jeu et qui est 100 % légale, prenne sa place. Et c’est ce qu’on a vu dans la dernière année. Loto-Québec fait des ententes d’exclusivité, prend plus de place sur le marché, gagne des parts de marché », a-t-il affirmé. La société d’État occupe environ 60 % du marché, alors que de nombreux sites illégaux se partagent le reste.

L’autre stratégie, c’est la « voie législative » qui, jusqu’ici, n’a pas été fructueuse.

En 2016, le gouvernement Couillard avait fait adopter une loi pour obliger les fournisseurs de services internet (comme Bell et Vidéotron) à bloquer l’accès aux sites considérés comme illégaux. La Cour supérieure du Québec avait déclaré cette loi inconstitutionnelle en 2018 et la Cour d’appel avait elle aussi invalidé le texte législatif en 2021.

Québec ne baisse pas les bras. Il est en train de rebrasser ses cartes. « On analyse nos avenues. Il est toujours possible qu’il y ait des solutions législatives », a affirmé Eric Girard, refusant de donner des précisions.

En vertu du Code criminel, seules les provinces peuvent offrir des jeux de hasard, notamment en ligne. La loi est toutefois difficile à appliquer, comme La Presse l’a déjà démontré.