(Québec) Les trois députés du Parti québécois (PQ) ont marqué l’histoire, mardi, en accédant au Salon bleu de l’Assemblée nationale sans avoir préalablement prêté serment à la couronne britannique.

Ils ont pu pénétrer dans la vénérable enceinte en ce jour de rentrée parlementaire, après y avoir été exclus, grâce à une loi adoptée à l’unanimité en décembre dernier, qui rend facultatif le serment d’allégeance au roi Charles III.

Paul St-Pierre Plamondon, Pascal Bérubé et Joël Arseneau deviennent donc les premiers élus de l’histoire du Québec à pouvoir siéger au Parlement en ayant uniquement prêté serment au peuple québécois.

« C’est une victoire, parce qu’on a persévéré », s’est félicité mardi, en mêlée de presse, le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, qui arborait pour l’occasion le drapeau patriote à sa boutonnière.

« C’est un peu une métaphore de l’indépendance à mes yeux, parce que ce qui semble parfois très difficile, finalement, ça se fait bien et rapidement, et il n’y a plus personne qui va vouloir revenir en arrière », a-t-il ajouté.

M. St-Pierre Plamondon a profité de ses premiers instants au Salon bleu pour déposer une motion demandant que l’Assemblée nationale reconnaisse « le droit du Québec à disposer lui-même de son avenir ».

Celle-ci a été aussitôt adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale.

Ses toutes premières paroles en Chambre ont toutefois été réservées aux familles des victimes de l’attentat à la grande mosquée de Québec, survenu le 29 janvier 2017. Il commentait une motion présentée par le Parti libéral.

En matinée, M. St-Pierre Plamondon a fait une première intervention en commission parlementaire, dans le cadre de l’étude du projet de loi 2, qui plafonne la hausse des tarifs résidentiels d’Hydro-Québec à 3 %.

Il a rappelé la position de son parti, selon laquelle il faudrait soulager les familles qui font face à l’inflation en gelant temporairement les tarifs. Le chef péquiste s’est également inquiété de la « politisation » d’Hydro-Québec.

Un menu législatif « costaud »

L’énergie, la santé, l’éducation seront au cœur de la session qui s’amorce, a déclaré mardi le leader parlementaire du gouvernement, Simon Jolin-Barrette, qui parle d’un menu législatif « costaud ».

« Les Québécois nous ont fait confiance, ils nous ont donné un mandat fort, les attentes sont présentes. Je peux vous assurer que tous mes collègues sont motivés et prêts à livrer », a-t-il affirmé.

Le gouvernement caquiste promet notamment de tenir une consultation publique sur l’avenir énergétique du Québec, qui sera pilotée par le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

Il sera aussi question, ce printemps, d’augmenter les redevances sur l’eau et de créer un Fonds bleu pour protéger les lacs et les rivières.

La ministre responsable des Aînés, Sonia Bélanger, présentera pour sa part une nouvelle mouture du projet de loi élargissant l’aide médicale à mourir.

De son côté, le ministre du Travail, Jean Boulet, souhaite légiférer afin de mieux encadrer le travail des enfants.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé, prévoit notamment créer l’agence Santé Québec, une entité séparée du ministère qui serait responsable de coordonner les activités du réseau.

Il s’est également engagé à déposer un projet de loi pour encadrer les agences de personnel privées.

Québec espère un dénouement dans le dossier des transferts en santé, et fonde beaucoup d’espoir sur la rencontre du 7 février avec le premier ministre du Canada, Justin Trudeau.

Les provinces réclament depuis plusieurs mois une augmentation de 28 milliards, afin de faire passer de 22 % à 35 % la part d’Ottawa dans le financement des dépenses en santé.

Le ministre québécois des Finances, Eric Girard, qui est en train de préparer le budget qu’il présentera probablement en mars, espère avoir bientôt une idée de la croissance des transferts.