L’ex-députée bloquiste et ex-mairesse de Longueuil Caroline St-Hilaire animera le prochain congrès de la Coalition avenir Québec à la fin de mai, un évènement préélectoral sur le thème de la « fierté », a appris La Presse.

Le parti ne confirme ni n’infirme la possibilité qu’elle se présente aux élections générales de l’automne prochain, mais des discussions ont eu lieu entre les deux camps afin qu’elle se porte candidate dans la circonscription de Sherbrooke, où elle habite.

Par texto, la principale intéressée confirme avoir « accepté un engagement contractuel » pour l’animation du prochain congrès de la Coalition avenir Québec (CAQ). « Comme je le fais pour l’[Union des municipalités du Québec] une semaine avant, comme je le fais pour le Forum sur la mobilité à Terrebonne le 30 mai, comme j’en fais plein », précise-t-elle.

Quant à une potentielle candidature pour la CAQ dans Sherbrooke, Caroline St-Hilaire affirme « qu’il y a toujours eu des approches depuis 2018 ». « Mais pour le moment, j’ai des projets personnels », ajoute-t-elle.

Relancée rapidement à savoir si elle écartait de se présenter aux prochaines élections, Mme St-Hilaire n’a pas poursuivi l’échange.

Déjà des rumeurs

Le nom de l’ex-panéliste à l’émission La joute avait fait l’objet de certaines rumeurs lorsqu’elle avait annoncé son départ soudain de la quotidienne, en décembre dernier.

Plusieurs la voyaient se présenter pour la CAQ dans la partielle à venir dans Marie-Victorin, une circonscription laissée vacante par la députée indépendante Catherine Fournier, justement élue mairesse de Longueuil quelques semaines plus tôt.

Caroline St-Hilaire avait plutôt précisé avoir décroché un emploi comme vice-présidente des relations gouvernementales pour la firme de relations-conseils Leliken.

Elle a récemment publié un livre, Rénover sa maison sans démolir son couple, coécrit avec son conjoint, Maka Kotto, ancien comédien et ex-ministre de la Culture et des Communications du Québec devenu chroniqueur pour Québecor.

Un congrès à saveur électorale

Le prochain congrès de la CAQ, prévu les 29 et 30 mai à Drummondville, sera l’occasion pour le parti de lancer les bases de la campagne électorale.

Sur le thème de la fierté, l’évènement sera surtout un exercice de mobilisation et beaucoup moins une occasion de lancer de grands débats avec une série de propositions.

Plusieurs présentations y sont prévues, dont l’une d’experts du Polimètre, une initiative indépendante créée par le Centre d’analyse des politiques publiques de l’Université Laval afin de vérifier si les politiciens respectent les promesses qu’ils font.

En date du 1er mai, la CAQ a réalisé 46 % de ses 251 engagements, alors que 31 % sont « en voie d’être réalisés », selon les experts du Polimètre. De l’autre côté du spectre, 14 % des promesses caquistes ont été « partiellement réalisées » et 3 %, « rompues ». À noter, certaines promesses « en voie d’être réalisées » pourraient tout de même tomber dans la catégorie « rompues » ou « partiellement réalisées » une fois le premier mandat de la CAQ terminé.

À titre comparatif, le premier ministre libéral Philippe Couillard avait réalisé 59 % de ses 158 promesses à la fin de son mandat de quatre ans en 2018, toujours selon le Polimètre ; 22 % avaient été partiellement réalisées alors que 19 % avaient été rompues.

Des candidats à Montréal

La CAQ a présenté dimanche un bloc d’une quinzaine de candidats pour des circonscriptions montréalaises en vue des prochaines élections provinciales. En majorité des femmes, leurs chances d’être élus sont toutefois minces.

Au stade IGA, dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, la brochette a été chaudement applaudie par une foule composée de proches et de militants. Le premier ministre François Legault brillait par son absence. Aux micros, la ministre responsable de la région de Montréal, Chantal Rouleau, et le ministre et député de Deux-Montagnes, Benoit Charette, les ont présentés un à un.

Il s’agit de :

  • Rebecca McCann dans Hochelaga-Maisonneuve
  • Rosmeri Otoya Celis dans Acadie
  • Vicki Marcoux dans Laurier-Dorion
  • Junlian Leblanc dans D’Arcy-McGee
  • Florence Lavictoire dans Mercier
  • Aurélie Diep dans Sainte-Marie–Saint-Jacques
  • Loredana Bacchi dans LaFontaine
  • Absa Diallo dans Bourassa-Sauvé
  • Julie de Martino dans Jeanne-Mance–Viger
  • Nicolas Huard-Isabelle dans Saint-Henri–Sainte-Anne
  • Maria Luisa Torres-Piaggio dans Westmount–Saint-Louis
  • Vicky Michaud dans Marguerite-Bourgeoys
  • Marc Baaklini dans Marquette

Le groupe est composé en majorité de femmes, dont plusieurs issues des communautés culturelles. Chantal Rouleau a défendu le choix de ces personnes, qu’elle refuse d’associer à une quelconque démarche de relations publiques du parti.

« Est-ce que ça ne pourrait pas tout simplement être des personnes qui sont représentatives de nos communautés ? », s’est-elle interrogée à voix haute, des propos suivis d’un tonnerre d’applaudissements de la foule.

Questionné sur les chances réelles de l’emporter de ces candidats, dont plusieurs se présentent dans des châteaux forts du Parti libéral du Québec (PLQ) ou de Québec solidaire (QS), Benoit Charette a cité l’exemple récent de la députée caquiste Shirley Dorismond, qui a « créé la surprise », selon lui, en l’emportant dans une circonscription autrefois considérée comme un château fort péquiste, celle de Marie-Victorin.

Le député de Bourget, Richard Campeau, a profité de l’occasion pour annoncer qu’il se représentera aux prochaines élections. Il affrontera alors le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, qui a décidé de tenter sa chance dans la circonscription qui sera renommée en l’honneur de l’instigateur de la loi 101, Camille Laurin.

À Montréal, la CAQ convoite en particulier les circonscriptions libérales de Maurice-Richard, d’Anjou–Louis-Riel et de Verdun. Elle fonde des espoirs sur une lutte serrée dans Rosemont, où Vincent Marissal, de Québec solidaire, siège depuis 2018.