(Munich) La ministre des Affaires étrangères du Canada Mélanie Joly s’est dite « préoccupée » vendredi par « l’ingérence étrangère » qu’elle estime à l’œuvre dans le mouvement d’opposants aux mesures sanitaires qui paralyse depuis trois semaines le centre d’Ottawa.

« Ma plus grande préoccupation en tant que ministre des Affaires étrangères est l’ingérence étrangère qui se produit dans le convoi que nous voyons au Canada en ce moment – cette campagne d’information d’où vient-elle, son financement d’où vient-il ? », a-t-elle déclaré à la Conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne.  

Tout en observant que nombre de Canadiens protestent pacifiquement, « il y a aussi au sein du convoi de camionneurs des éléments qui sont extrêmement préoccupants et qui ont conduit à des accusations criminelles, en particulier à la frontière entre les États-Unis et le Canada », a-t-elle souligné.

Interrogée pour savoir si l’ingérence à laquelle elle faisait référence était liée à l’ancien président américain Donald Trump, elle a répondu « ne pas désigner quelqu’un en particulier. »

« Mais nous savons qu’il y a une ingérence étrangère et c’est pourquoi nous avons décidé d’aller de l’avant », a ajouté la ministre, expliquant que c’est ce qui avait conduit le gouvernement à recourir cette semaine à la Loi sur les mesures d’urgence, pour la deuxième fois dans l’histoire du Canada en temps de paix.

Donald Trump a exprimé son soutien aux manifestations, notamment lors d’un récent rassemblement au Texas.  

Le mouvement de contestation canadien, dit « Convoi de la liberté », est parti fin janvier de camionneurs protestant contre l’obligation d’être vacciné pour passer la frontière entre le Canada et les États-Unis.

Mais les revendications se sont étendues à un refus de l’ensemble des mesures sanitaires et, pour de nombreux manifestants, à un rejet du gouvernement de Justin Trudeau.

La police canadienne a lancé vendredi une opération d’envergure pour débloquer les rues du centre d’Ottawa, la capitale fédérale.