(Ottawa) Le Parti conservateur tiendra une troisième course à la direction en sept ans. Voici les principaux candidats qui pourraient être en lice.

Pierre Poilievre

Député de Carleton, dans la région d’Ottawa, depuis 2004, il a été ministre sous Stephen Harper. L’élu de 42 ans, qui est bilingue, est particulièrement incisif dans les débats aux Communes, où il tente constamment de faire sortir ses adversaires de leurs gonds.

Il a donné son appui inconditionnel au « convoi de la liberté », ayant recours à des mots-clics comme #FreedomOverFear (« La liberté plutôt que la peur ») et #TruckersNotTrudeau (« Les camionneurs et non Trudeau »), accusant les médias – qu’il houspille aussi constamment – de vouloir « faire taire » les manifestants.

Lors de la dernière course à la direction, il avait passé son tour, citant des raisons familiales. Il avait alors une fillette ; un poupon s’est ajouté depuis. S’il décidait de se lancer, il ferait vraisemblablement figure de favori. Un coup de sonde de Nanos publié mardi dernier dans le Globe and Mail le plaçait en position de tête.

Leslyn Lewis

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

La députée conservatrice Leslyn Lewis, en route vers le parlement, à Ottawa, mercredi

Égérie de l’aile de la droite sociale du parti, cette avocate de formation a été élue pour la première fois au scrutin de septembre dernier dans une circonscription du sud de l’Ontario. Elle s’est cependant démarquée lors de la course à la direction, où elle est arrivée en troisième place derrière Erin O’Toole et Peter MacKay – son élimination au deuxième tour a d’ailleurs profité à Erin O’Toole.

Elle aussi pro-convoi, farouchement opposée aux mesures de restriction liées à la pandémie, la femme de 51 ans originaire de la Jamaïque a dénoncé l’imposition de la vaccination au sein de la fonction publique et fait part sur Twitter (où elle est inscrite sous le nom de DLeslyn Lewis, car elle est titulaire d’un doctorat, mais pas en médecine) de doutes sur les vaccins contre la COVID-19. Elle ne parle pas français. Mercredi, elle a fui les micros des journalistes.

Patrick Brown

PHOTO TIRÉE DU COMPTE FACEBOOK DE PATRICK BROWN

Patrick Brown, maire de Brampton, en Ontario

Le maire de Brampton, qui est à l’origine d’une charge de villes canadiennes contre la Loi sur la laïcité de l’État du Québec (« loi 21 »), n’écarte pas la possibilité de s’installer sur les blocs de départ. « Je reçois beaucoup d’appels. Et j’écoute », a-t-il écrit à La Presse, mercredi. Celui qui a démissionné de son poste de leader du Parti progressiste-conservateur de l’Ontario en 2018, après avoir fait l’objet d’allégations de nature sexuelle, a ajouté qu’il lui semblait toutefois « prématuré de [s’avancer] sur le leadership en ce moment », et qu’il se concentrait pour l’heure « sur la réouverture de [sa] ville après les fermetures provinciales prolongées ».

Âgé de 43 ans, père de deux jeunes enfants, Patrick Brown parle un français hésitant. Il a été député conservateur fédéral entre 2006 et 2015.

Peter MacKay

PHOTO TIJANA MARTIN, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Peter MacKay, lors de la course à la direction du Parti conservateur du Canada, en juin 2020

Candidat malheureux durant la dernière course au leadership remportée par Erin O’Toole, l’ancien ministre de la Justice Peter MacKay pourrait tenter de nouveau sa chance pour diriger le Parti conservateur. Dans les rangs progressistes du Parti conservateur, M. MacKay pourrait être le candidat de prédilection pour unir les troupes. D’autant qu’il a travaillé de concert avec l’ancien premier ministre Stephen Harper pour créer le nouveau Parti conservateur, issu de la fusion du Parti progressiste-conservateur et de l’Alliance canadienne.

Mais son refus de briguer les suffrages au dernier scrutin, après avoir encaissé la défaite aux mains d’Erin O’Toole, pourrait nuire à ses chances. Père de trois enfants et âgé de 57 ans, M. MacKay a aussi été ministre de la Défense et des Affaires étrangères dans le gouvernement Harper. Le site internet de sa dernière campagne au leadership est d’ailleurs toujours accessible.

Ils ont dit non

Le député conservateur Gérard Deltell, la ministre des Transports de l’Ontario Caroline Mulroney et l’ancien premier ministre du Nouveau-Brunswick Bernard Lord