(Québec) L’ancien premier ministre Jean Charest accuse les ministres Geneviève Guilbault et Simon Jolin-Barrette de cautionner des « actes illégaux » en puisant dans le livre PLQ inc., « qui repose sur plusieurs fuites illégales émanant de l’UPAC [Unité permanente anticorruption] ».

« En faisant leur un ouvrage qui repose sur plusieurs fuites illégales émanant de l’UPAC, dont la véracité n’a par ailleurs jamais été démontrée et qui viole la vie privée d’un ancien premier ministre du Québec, le gouvernement Legault, le ministre de la Justice et en particulier la vice-première ministre cautionnent et légitiment des actes illégaux », a dénoncé M. Charest dans un communiqué de presse mercredi.

La ministre Guilbault a répliqué qu’elle avait le droit de citer un ouvrage écrit par des journalistes et qui est dans la « sphère publique ».

M. Charest dit avoir été « profondément choqué par les gestes et les propos du gouvernement Legault ». Il reproche à la vice-première ministre Geneviève Guilbault d’avoir brandi « de manière théâtrale » en Chambre l’ouvrage PLQ inc., le 21 octobre dernier.

Ce livre, rédigé par l’équipe du Bureau d’enquête de Québecor, « révèle les déboires de l’enquête Mâchurer, menée par l’Unité permanente anticorruption », et on peut se le procurer en librairie. « Ce livre est le résultat de plusieurs fuites d’enquêtes menées par l’UPAC, fuites qui, disons-le clairement, constituent des actes criminels », déplore Jean Charest.

Poursuite pour violation de la vie privée

« [Non seulement celles-ci violent] la vie privée de M. Charest, mais elles font aujourd’hui l’objet d’une poursuite devant la Cour supérieure à la suite du refus du gouvernement du Québec de présenter des excuses à l’ancien premier ministre », a-t-il ajouté.

L’ancien premier ministre Charest poursuit le gouvernement du Québec pour violation de sa vie privée dans la foulée des fuites entourant l’enquête de l’UPAC sur le financement du Parti libéral. Il réclame un million de dollars.

La poursuite concerne précisément les documents d’enquête interne de l’UPAC obtenus par le groupe Québecor et publiés à partir d’avril 2017. On y retrouvait notamment des informations sur les voyages de M. Charest et un organigramme où apparaissait la photo de l’ancien premier ministre. Les informations provenaient du projet Mâchurer.

Pour la ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault, citer ce livre ne veut pas dire qu’elle cautionne les fuites. « Cet ouvrage a été écrit par des journalistes. Il a été publié, c’est un ouvrage qui est dans la sphère publique », a-t-elle indiqué en point de presse.

Elle soutient qu’elle a cité ce livre pour répondre au Parti libéral, qui la questionnait sur des ratés de l’UPAC. « Si le PLQ avait accordé de l’importance à l’UPAC, s’il avait vraiment cru à la mission de l’UPAC, s’il avait voulu lui donner les moyens, il aurait agi autrement que ce qu’ils ont fait », a expliqué Mme Guilbault.