(Ottawa) Les deux meneurs de la course à la direction du Parti conservateur du Canada s’opposent à ce que les formations politiques puissent profiter de la Subvention salariale d’urgence — comme le fait déjà leur propre parti.

« Nous ne devrions pas être renfloués par l’argent des contribuables alors que des millions de personnes sont sans emploi et que de petites entreprises peinent à rester à flot », a écrit Peter MacKay sur Twitter dimanche après-midi.

Son principal rival s’est également opposé à ce soutien financier la veille. « Les Canadiens ont fait assez de sacrifices. Ils ne devraient pas avoir à payer des subventions salariales pour des partis politiques. Sous ma direction, le Parti conservateur ne prendra pas la subvention et remboursera avec le temps le montant qu’il a pris », a déclaré Erin O’Toole en anglais.

Le Parti conservateur a été jugé admissible à la subvention salariale fédérale afin d’éviter des licenciements dans le cadre de la pandémie de COVID-19.

Le successeur du chef sortant Andrew Scheer doit être élu par un vote à distance au cours de l’été. Peter MacKay et Erin O’Toole — tous deux d’anciens ministres fédéraux — sont les candidats ayant connu le plus de succès dans leurs efforts de financement jusqu’à présent.

Selon un porte-parole du parti, la subvention aide à maintenir 60 employés sur la liste de paie, tout en s’adaptant au télétravail et les dépenses imprévues qui y sont associées.

Dans le cadre de ce programme, le gouvernement fédéral couvre 75 % des salaires jusqu’à un maximum de 847 $ par semaine, par employé, pour les entreprises et organisations dont les revenus ont dégringolé. Le programme devait initialement s’appliquer à la période du 15 mars au 6 juin, mais il a été prolongé jusqu’à la fin août.

Le Parti libéral, le NPD et le Parti Vert ont également présenté une demande, tandis que les dons se tarissent.

Le Bloc québécois a pour sa part affirmé ne pas avoir besoin de ces fonds publics et s’est indigné que d’autres partis politiques y aient recours de la sorte.