(Ottawa) Ottawa et le Manitoba se sont engagés vendredi à verser 40 millions de dollars pour rechercher dans une décharge les restes de femmes autochtones, potentiellement assassinées par un tueur en série en 2022.

Les corps de Morgan Harris et de Marcedes Myran auraient été jetés dans la décharge de Prairie Green, au nord de Winnipeg.

Les restes d’une autre victime, Rebecca Contois, ont été retrouvés dans une autre décharge. Le corps d’une quatrième femme non identifiée, que les dirigeants autochtones ont baptisée « Buffalo Woman », n’a pas été retrouvé. La police n’a pas donné davantage de détails sur les circonstances autour de sa mort.

Suspect principal dans l’affaire, Jeremy Skibicki a été inculpé en décembre 2022 de meurtre au premier degré pour les quatre décès survenus plus tôt cette année-là. Le procès de ce trentenaire est prévu en avril.

Les autorités nationales et locales se sont mises d’accord pour partager le coût des recherches dans cette affaire, ont déclaré un chef autochtone et des membres des familles des victimes lors d’une conférence de presse, après avoir rencontré des responsables dans le cadre de leur campagne de sensibilisation.

« Aujourd’hui et tous les jours à venir seront très, très difficiles », a déclaré Cambria, la fille de Morgan Harris, lors d’une conférence de presse, tout en saluant l’« engagement » financier des autorités. « Je prie pour qu’un jour justice soit rendue », a-t-elle ajouté.  

Ces dernières années, le Canada a été ébranlé par les révélations concernant au moins 1200 femmes autochtones tuées ou portées disparues ou encore par la découverte de plus d’un millier de tombes non identifiées d’enfants près des sites d’anciens pensionnats pour autochtones.

Les femmes autochtones sont 12 fois plus susceptibles d’être victimes de violences et sept fois plus d’être tuées que les autres Canadiennes, d’après une enquête menée en 2019.

Une recherche dans la décharge du Manitoba avait été initialement rejetée, les responsables estimant qu’il n’y avait aucune garantie de succès et que le risque posé par la présence d’amiante et d’autres matériaux toxiques sur ce site était trop grand. Mais deux rapports ont par la suite conclu que l’opération était faisable.