(Ottawa) Le directeur parlementaire du budget affirme que le ministère de la Défense nationale prévoit des dépenses en capital sans précédent pour les années à venir, ce qui soulève des craintes en raison de l’effet futur de l’inflation.

Dans un nouveau rapport, le bureau d’Yves Giroux a évalué 20 ans de dépenses en capital prévues dans le cadre de la politique de défense du Canada de 2017, intitulée « Protection, Sécurité, Engagement ».

Le directeur parlementaire du budget (DPB) a constaté que les dépenses en capital prévues étaient supérieures de 50,8 milliards à celles d’il y a deux ans, principalement en raison de la modernisation du NORAD et de nouvelles acquisitions militaires.

Les dépenses en capital devraient s’élever à au moins 10 milliards par année, atteignant un sommet à 18 milliards au cours de l’exercice 2027-2028 — une augmentation, dans ce cas, de 1,7 milliard par rapport aux prévisions précédentes.

Les retards dans les acquisitions militaires ont signifié que le ministère a dépensé près de 12 milliards de moins que prévu depuis 2017.

M. Giroux souligne que repousser ainsi ces dépenses sur des années plus tard soulève des craintes que l’inflation ne réduise le pouvoir d’achat du gouvernement.

« Les dépenses accrues des années ultérieures sont soumises à une actualisation plus importante pour tenir compte de l’inflation, ainsi que des augmentations prévues du taux d’inflation de l’approvisionnement en matière de défense, comme le mentionne le DPB dans des rapports antérieurs », souligne le nouveau rapport.

Le DPB révèle que 62 % des dépenses en capital ont été transférées vers la seconde moitié de la période de 20 ans au lieu d’être réparties également sur cette période, comme c’était le cas lors du dernier rapport du DPB en 2022.

En juin 2022, le ministère de la Défense a annoncé des plans pour une modernisation majeure de l’infrastructure et des capacités du NORAD, qui devrait coûter 38,6 milliards sur 20 ans. Une grande partie de cette enveloppe devrait être dépensée après 2030.

Le gouvernement a également annoncé plusieurs acquisitions majeures depuis 2022, notamment un projet d’achat de 88 avions de combat F-35, pour une facture de 19 milliards, et un projet de 10,4 milliards pour l’achat d’avions de surveillance P-8A.

Dans l’ensemble, la politique de défense prévoyait de dépenser 553 milliards sur 20 ans, jusqu’en 2037, dont 164 milliards étaient réservés à des acquisitions de biens d’équipement. Ces dépenses en acquisitions s’élèvent désormais à 214,8 milliards, a estimé M. Giroux.

Le ministère de la Défense indiquait en avril 2022 qu’il prévoyait une mise à jour de sa politique de défense publiée en 2017. Dans une récente entrevue, le ministre de la Défense, Bill Blair, a déclaré qu’il aurait aimé que cette mise à jour soit terminée « hier », mais il n’a donné aucun nouvel échéancier pour sa publication.