Étudier au Québec, pour un étranger, combien ça coûte ? Le coût des études comporte deux éléments : des frais de subsistance et des frais de scolarité, qui peuvent être assez importants. En tout, la note peut atteindre 60 000 $ par année.

Pour les étudiants québécois, les droits de scolarité à l’université, déterminés par le gouvernement du Québec, sont d’environ 3 000 $ par année, peu importe le niveau, baccalauréat, maîtrise ou doctorat.

Pour les étrangers, ces frais sont déréglementés depuis 2019. Les universités ont le droit de fixer elles-mêmes le coût des études pour ces étudiants. Les tarifs varient selon les établissements, les cycles d’études, les programmes et la nationalité des candidats.

À l’Université de Montréal, les droits de scolarité sont de 27 102 $ pour un programme de 30 crédits. Ils sont moins élevés à la maîtrise, 20 553 $, et au doctorat, 17 708 $.

À l’UQAM et à l’Université Laval, un étudiant étranger paie des droits de scolarité d’environ 25 000 $ par année au premier cycle. À McGill, c’est nettement plus élevé. Les droits peuvent atteindre 56 620 $ par année. À Concordia, ils vont jusqu’à 32 120 $.

En vertu d’une entente entre le Québec et la France, les étudiants français inscrits au baccalauréat ont droit au tarif canadien « non-résident du Québec », un peu moins de 9000 $ par année.

Au deuxième cycle, ils paient les mêmes frais que les Québécois et les résidents permanents.

D’autres étudiants étrangers peuvent être exemptés des droits de scolarité supplémentaires. Par exemple, le gouvernement Legault a accordé cette année un nombre limité d’exemptions aux étudiants étrangers qui font leurs études en français, hors de Montréal, « dans les secteurs d’emploi identifiés comme prioritaires ».

Cégeps et collèges privés

Les cégeps publics, gratuits pour les étudiants québécois et les résidents permanents, exigent quant à eux des étudiants étrangers des frais qui vont de 7400 $ à 11 250 $ par session, selon le programme. Pour un total annuel variant de 14 800 $ à 22 500 $ pour les étudiants dont l’année scolaire ne compte que deux trimestres.

Dans les collèges privés, les frais varient beaucoup selon l’établissement, le programme, le diplôme et la durée de la formation.

Au Collège LaSalle, par exemple, un étudiant étranger qui fait un DEC en techniques de l’informatique sur le campus va payer 56 260 $ pour son programme. S’il vient de France, sa facture sera de 32 600 $.

Statistique Canada constate que l’écart entre les frais de scolarité des étudiants étrangers et ceux des étudiants canadiens tend à se creuser. En 2022-2023, les étudiants étrangers de premier cycle ont déboursé 429 % de plus que les étudiants canadiens, tandis que les étudiants étrangers de cycles supérieurs (maîtrise et doctorat) ont payé 184 % de plus, note l’agence fédérale.

Montréal au 13e rang

Pour ce qui est de la vie quotidienne, les dépenses des étudiants d’ailleurs sont assez semblables à celles des étudiants québécois qui n’habitent pas chez leurs parents.

Plusieurs établissements proposent une évaluation du coût de la vie pour les guider. La Fédération des cégeps évalue les frais de subsistance à 14 349 $ par année, soit 1196 $ par mois. HEC Montréal établit le budget type à 2277 $ par mois : 1100 $ pour le logement, ou 600 $ en colocation, et 1177 $ pour la nourriture, le transport, le téléphone, les loisirs, etc. Cela reflète le fait que la clientèle est universitaire et que ces étudiants résideront dans la métropole.

Montréal International, qui joue un rôle actif pour le recrutement des étudiants étrangers, établit ces frais à 2525 $ par mois : 1045 $ pour le logement et 1480 $ pour les biens et services.

Selon l’organisme, qui a comparé la métropole à 10 autres villes étudiantes dans le monde – Paris, Londres, Lyon, etc. –, Montréal est l’endroit le moins coûteux pour les étudiants étrangers.

À Toronto, Montréal International estime que le coût de la vie est 1,3 fois plus élevé. À Londres, il est 1,4 fois plus élevé. C’est le taux de change qui avantage Montréal pour les étudiants venant de pays à devises fortes, euro, livre sterling ou dollar américain, ainsi que le coût du logement, un avantage qui s’effritera peut-être un peu avec la crise actuelle.

Cet élément du coût est un des facteurs qui font que Montréal se classe au 13e rang mondial du palmarès des meilleures villes étudiantes (QS Best Student Cities) en 2024.

Il faut enfin tenir compte, dans l’évaluation de la situation financière des étudiants étrangers, du fait qu’ils ont le droit de travailler au Québec. Ils étaient cependant astreints à une limite de 20 heures par semaine, un plafond qui a été augmenté en novembre 2022, dans le contexte de la pandémie, et qui est en vigueur jusqu’au 31 décembre.

Ce potentiel de revenus de travail joue un rôle important : 44 % des étudiants étrangers occupent un emploi. Montréal International en tient compte dans sa comparaison avec d’autres villes étudiantes, et estime qu’un étudiant peut réaliser un revenu de travail net de 1227 $ par mois, ce qui équivaut à 43 % de ses besoins, soit nettement plus que dans les autres villes de la comparaison.

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