Un homme âgé de 20 ans vient d’être arrêté par la police de Montréal en lien avec les coups de feu qui avaient été tirés sur l’école juive Yeshiva Gedola, dans l’arrondissement de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, en novembre dernier.

C’est ce qu’a annoncé le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dans un communiqué de presse, en fin de journée mercredi. Le jeune homme a été interpellé dans le secteur de LaSalle, par des agents de la Division des enquêtes criminelles Ouest.

Le suspect se prénomme Mahdi Ahmed Abdirazak. Originaire de Les Cèdres en Montérégie, il a comparu un peu plus tôt en après-midi mercredi, au palais de justice de Montréal. Il fait maintenant face à des accusations de décharge d’une arme à feu, de vol et de recel de véhicules.

Malgré cette première arrestation, l’enquête va se poursuivre, les autorités croyant toujours possible « la participation d’un ou plusieurs autres individus à cet évènement », a assuré le SPVM.

Ainsi, toute personne détenant des informations pertinentes en lien avec cette affaire est invitée à contacter le 911, son poste de quartier ou encore l’organisme Info-Crime Montréal au 514-393-1133, pour transmettre des renseignements de façon confidentielle. Un formulaire peut également être rempli en ligne.

Deux fois en trois jours

Le 12 novembre dernier, des tirs avaient été entendus par plusieurs citoyens à l’école Yeshiva Gedola, située sur le chemin Deacon, près de l’intersection avec l’avenue Van Horne. Le tout s’était déroulé vers 5 h un dimanche, et un suspect avait à ce moment été aperçu par certains membres du voisinage.

Un véhicule avait ensuite été vu en train de quitter rapidement les lieux. Des policiers ont trouvé des impacts de balle et des douilles. Personne ne se trouvait dans l’établissement au moment de l’évènement, avait alors précisé la police.

Tout cela survenait alors que quelques jours auparavant seulement, deux écoles juives, dont cette même Yeshiva Gedola, avaient déjà été visées par des coups de feu. L’école juive Yeshiva Gedola avait donc été la cible de coups de feu deux fois en trois jours.

« La communauté juive à Montréal est sous attaque », avait dans la foulée déclaré la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en qualifiant l’acte d’antisémite. « Ici, ce sont des enfants qui viennent à l’école. Ce sont des petits. Ce sont des familles. Des Montréalais et des Montréalaises qui contribuent à la vie en société », avait persisté l’élue municipale, visiblement sous le choc.

À Québec, le premier ministre François Legault avait aussi dit être « de tout cœur avec la communauté juive du Québec ». « Tous les efforts seront entrepris pour trouver et punir les coupables. La nation québécoise est une nation pacifique. N’importons pas la haine et la violence qu’on voit ailleurs dans le monde », avait-il ajouté dans un gazouillis sur le réseau social X.

Un message fort

Pour la vice-présidente du Centre consultatif des relations juives et israéliennes (CIJA), Eta Yudin, « on ne peut sous-estimer le stress et l’anxiété » que cette affaire a engendrés dans la communauté juive.

« Alors que l’escalade de la violence et de la haine contre notre communauté ne fait que continuer, nous nous réjouissons néanmoins de voir que d’autres accusations pourraient être portées contre la personne suspecte. Cet acte insensé, cet acte de terreur, doit pouvoir déboucher sur des accusations plus graves », dit Mme Yudin.

« Cela enverra un message fort que viser une communauté avec de tels actes est inacceptable. Il faut se rappeler que certains politiciens avaient, à juste titre, déclaré que de tirer sur des écoles était une forme de terrorisme. Il en va de la sécurité des Québécois juifs, mais aussi de la sécurité de tous les Montréalais », a-t-elle persisté, en saluant le travail d’enquête.