Un technicien en éducation spécialisée accusé d’avoir exploité sexuellement un adolescent rencontré dans une maison pour jeunes a été acquitté mardi, même s’il est « probable » qu’il ait commis les crimes. Le témoignage « cohérent » et « corroboré » de David Gingras a suscité un doute raisonnable dans l’esprit du juge.

« Le Tribunal ne croit pas entièrement le témoignage de l’accusé. Toutefois, son témoignage ne contient pas de contradictions majeures ou d’invraisemblances qui permettraient d’écarter ou de rejeter cette dénégation des infractions. De même, il ne comporte pas d’exagération ou d’embellissement qui lui aurait permis de l’écarter », a conclu mardi le juge Serge Cimon au palais de justice de Laval.

David Gingras, un résidant de Mirabel de 34 ans, était accusé depuis 2020 de plusieurs chefs d’accusation : exploitation sexuelle, contact sexuel sur un mineur, incitation à des contacts sexuels et agression sexuelle. Son procès s’est déroulé l’an dernier.

Technicien en éducation spécialisée, David Gingras a travaillé de 2015 à 2016 comme animateur à la maison des jeunes de Laval-Ouest. C’est là qu’il a rencontré le plaignant, alors âgé de 12 ans. En 2016, David Gingras est congédié pour son « langage non adapté » et pour avoir reconduit un jeune sans autorisation.

Peu de temps après, la mère du plaignant demande à David Gingras de continuer de faire des activités avec son fils. À l’époque, l’adolescent a des problèmes de comportements et n’a aucune figure masculine dans son entourage. Il a une bonne relation avec David Gingras.

En 2020, le jeune, maintenant âgé de 17 ans, dénonce David Gingras aux policiers. Il soutient que Gingras l’a embrassé sur la bouche dès l’âge de 14 ans. Il relate de nombreux gestes sexuels, allant jusqu’à la pénétration.

Selon le juge, le témoignage du plaignant au procès est « crédible », mais comporte de « nombreux manquements, ce qui affecte de manière appréciable son récit ». Le juge énumère de nombreuses réponses vagues du plaignant sur des éléments importants de l’affaire.

« Pour le Tribunal, il est probable que l’infraction ait eu lieu. En raison toutefois de la faible fiabilité du témoignage [du plaignant], le Tribunal conclut que le Poursuivant ne se décharge pas de son lourd fardeau de démontrer hors de tout doute raisonnable les infractions reprochées », conclut le juge Cimon.

MBrenda Toucado a représenté le ministère public, alors que MLaurent Morin a défendu l’accusé.