Après deux nouvelles perquisitions jeudi visant l’entreprise FunGuyz, qui vend illégalement des champignons hallucinogènes dans la métropole, la police de Montréal a annoncé vendredi avoir saisi près de 5 kilogrammes de psilocybine et plus de 1600 comprimés de cette même substance depuis le mois de juillet.

Dans un bilan envoyé aux médias en après-midi, le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) indique également qu’au total, « huit individus âgés de 20 à 50 ans ont été arrêtés jusqu’à présent ». Tous les dossiers d’enquête ont été soumis au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) « afin que des accusations soient déposées » contre chacun d’eux.

Jeudi, le corps policier avait mené deux nouvelles perquisitions à Montréal et à Longueuil, en plus d’obtenir une « ordonnance de blocage » d’un juge afin de saisir l’immeuble et d’empêcher la boutique de rouvrir une fois de plus. Il s’agissait alors de la troisième opération d’envergure contre FunGuyz.

Les perquisitions réalisées à ce jour « ont permis aux enquêteurs et enquêteuses de saisir près de 4 kg de psilocybine en vrac, 753 g de psilocybine dans des produits comestibles, 1643 comprimés de cette même substance et 10 212 $ », énumère la police de Montréal, en précisant que « certaines substances saisies sont toujours en cours d’analyse ».

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Vendredi, la police montréalaise a également insisté sur le fait que FunGuyz « ne dispose d’aucune autorisation lui permettant d’exploiter de façon légitime ce type de point de vente ». « En ayant pignon sur rue, ce commerce pourrait donner faussement l’impression d’agir en toute légalité. Il n’en est rien », soutiennent les forces de l’ordre.

« Toute personne physique ou morale qui agirait de manière à faciliter ou permettre d’une quelconque façon l’exploitation d’activités criminelles de tout type s’expose elle aussi à des procédures judiciaires et des sanctions possibles, dont la confiscation de biens et de produits de la criminalité », a aussi fait valoir la police, dans un message à peine voilé aux potentiels clients de FunGuyz, si la boutique rouvrait.

Sous haute surveillance

Une enquête du Module stupéfiants Sud-Ouest de la Division du crime organisé est toujours en cours. Aucune autre information ne sera donc rendue publique par le SPVM « afin de ne pas nuire » à l’investigation. « Le SPVM suit ce dossier de près », a-t-on néanmoins assuré pour la suite des choses.

Deux fois plutôt qu’une, l’établissement avait rapidement rouvert ses portes après avoir fait l’objet d’une perquisition. D’abord, le 11 juillet dernier, lors de son ouverture officielle, une première descente de police avait eu lieu dans les locaux de FunGuyz. Quatre personnes avaient été arrêtées, une enquête avait été ouverte et du matériel avait été saisi.

« On s’attend à ce qu’il y ait une descente de police, c’est arrivé à tous nos commerces. Si ça arrive, on va rouvrir tout de suite après », avait annoncé le matin même le copropriétaire Hector Hernandez, qui ne se disait pas du tout inquiet de la situation.

Peu après, la boutique montréalaise avait été rouverte. Mais neuf jours plus tard, le 20 juillet dernier, cinq personnes ont été arrêtées et deux autres endroits, en plus de la boutique, ont fait l’objet de perquisitions, soit des appartements où la police avait des raisons de croire que de la marchandise était entreposée.