Un sexagénaire qui a tué son père de 93 ans en l’attirant dans un piège, puis en s’acharnant sur lui à coups de barre de fer, a été condamné à la prison à vie pour ce meurtre particulièrement crapuleux. L’assassin avait même commencé à creuser une tombe pour cacher le corps.

Giuseppe Calabrese, 66 ans, a plaidé coupable à un chef de meurtre au second degré vendredi au palais de justice de Montréal. Il a ensuite été condamné à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 18 ans à la suite d’une suggestion commune des parties. Il avait des antécédents de santé mentale.

Même à 93 ans, Gennaro Calabrese s’occupait toujours quotidiennement de sa femme souffrant d’alzheimer avancé dans leur logement du quartier Ville-Émard à Montréal. Une travailleuse sociale venait les voir tous les lundis. C’est elle qui a fait la terrible découverte le matin du 16 novembre 2020.

Le meurtre du patriarche est d’une grande violence. Ce soir-là, Giuseppe Calabrese débarque chez son père avec une barre de fer, une arme « plus efficace qu’un couteau », selon lui. Il attire ensuite son père au sous-sol en lui faisant croire qu’il veut des bottes qui s’y trouvent.

Le fils profite alors de la position de vulnérabilité de son père dans l’escalier pour le frapper à la tête avec sa barre de fer, dissimulée sous son chandail. Il s’acharne ensuite sur le corps du nonagénaire en lui donnant une dizaine de coups. Il dira plus tard aux policiers que les gémissements de son père l’« écœuraient ».

Giuseppe Calabrese abandonne le corps de son père pour aller regarder la télévision. Tôt le lendemain matin, il va chercher une pelle, creuse la terre pendant deux minutes pour faire une tombe, mais finit par abandonner son plan. Il part manger au restaurant, puis laisse ses souliers et ses vêtements dans deux magasins Renaissance. Il est arrêté le soir même.

Des aveux complets

Aux policiers, Giuseppe Calabrese a fait des aveux complets. Il a expliqué avoir été insulté en italien par son père quelques jours avant le meurtre et avoir « ruminé » cette insulte. Le tueur disait que son père avait détruit sa vie et qu’il se sentait maintenant « libre » depuis sa mort.

Dans les dernières années, Giuseppe Calabrese a déjà été déclaré non criminellement responsable pour cause de troubles mentaux. Mais dans le cas présent, il a été jugé responsable. Selon un psychiatre, l’accusé présente un trouble de l’humeur et il est « probable » que certains symptômes se soient manifestés dans la « période entourant le meurtre ».

MSimon Lapierre représente le ministère public, alors que MMarie-Hélène Giroux a défendu l’accusé.