La Société de transport de Montréal (STM) invite les usagers à dénoncer les comportements problématiques dans le métro à la suite de la diffusion d’une vidéo montrant un usager crachant sur une femme qui aurait prononcé le « mot commençant par N ».

Sur les réseaux sociaux, depuis quelques jours, ladite scène captée par un téléphone intelligent a été partagée à de nombreuses reprises. L’altercation survenue à la hauteur de la station Beaubien, sur la ligne orange, aurait commencé parce que la femme aurait utilisé le « mot commençant par N » pour qualifier le jeune homme à la peau noire. L’homme avance alors vers la femme, qui lui dit « lâche-moi » à deux reprises.

« Abaisse-toi pas à elle », semble alors dire un autre usager au jeune homme, pour tenter de calmer les choses. « Je ne suis pas une pute, justement. Je ne vends pas mon cul pis je ne vends pas de dope. Je suis juste enceinte », lance alors la femme, avant de se rasseoir dans un siège vide.

Peu après, la femme dit s’être « excusée pour le mot » qu’elle a employé. C’est à ce moment que le jeune homme lui crache en plein visage, provoquant des réactions apparentes chez les autres usagers.

« Fais quelque chose ! […] Traite-moi de n**** une dernière fois », lance alors l’homme avant de s’éloigner. « J’espère que tu ne vas pas porter plainte à la police », ajoute la femme alors qu’il part. « S’il porte plainte, je vais être de son côté », dit alors un autre usager.

Les signalements sont « importants »

Appelée à réagir, la STM a indiqué mercredi avoir été mise au courant de l’existence de cette vidéo dans les derniers jours. « Nos équipes en effectuent un suivi approprié. De tels évènements sont rares et le métro de Montréal est sécuritaire », a déclaré le porte-parole Philippe Déry.

« Nous n’avons reçu aucun signalement lié à cet incident, alors nous ne disposons pas d’informations supplémentaires sur les circonstances ayant mené à cette altercation. Nous sommes conscients qu’il peut être éprouvant de rapporter de tels évènements, pour les victimes comme pour les témoins, mais ces signalements sont importants. Ils nous permettent d’agir de façon informée », précise-t-il au passage.

M. Déry rappelle que la sécurité des clients du transport collectif « est une responsabilité et une priorité partagée entre la STM et le Service de police de la Ville de Montréal ». « De concert avec les policiers qui patrouillent [dans] le métro, nos équipes de constables spéciaux sont également présentes et actives dans nos réseaux de bus et de métro pour assurer la sécurité des clients et employés », assure-t-il.

Des téléphones situés sur chaque quai des stations de métro permettent notamment « d’entrer en contact directement avec le centre de contrôle du métro », qui fait ensuite le lien avec les autorités au besoin.

« Il est également possible d’utiliser l’intercom situé à proximité des portes dans chaque voiture pour entrer en communication avec l’opérateur. Le métro est aussi couvert dans son ensemble par un réseau de téléphonie cellulaire, permettant de communiquer rapidement avec le 911 », poursuit le porte-parole. Il rappelle que les témoins « sont également invités à intervenir, dans la mesure où ils se sentent [à l’aise] de le faire, par exemple en s’alliant à une autre personne ou ne serait-ce qu’en créant une distraction ».