(Québec) Le conducteur de l’autobus qui a percuté une garderie de Laval n’était pas en attente de services en santé mentale, a révélé jeudi le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant. Rien ne laisse croire que Pierre Ny St-Amand y avait eu recours dans le passé.

« On a vérifié au CISSS de Laval et on n’a pas trouvé [de preuve] que [M. St-Amand] avait eu déjà dans le passé des problèmes de santé mentale. Il n’y avait pas de demandes en attente », a affirmé Lionel Carmant jeudi. Le ministre a expliqué tenir cette information du président-directeur général du CISSS de Laval. « On n’a rien, selon le PDG du CISSS de Laval », a poursuivi M. Carmant.

Le ministre responsable des Services sociaux a fait valoir qu’il était important de divulguer cette information « dans le contexte où on dit que c’est un individu qui, potentiellement, avait un problème de santé mentale ». Il a par ailleurs appelé à la prudence avant de poser un diagnostic au sujet de l’état de santé de l’homme de 51 ans.

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Lionel Carmant

L’autobus conduit par Pierre Ny St-Amand s’est embouti dans une garderie de Laval mercredi, causant la mort de deux enfants et en blessant six autres. Au lendemain du drame, le choc et la consternation étaient encore bien présents entre les murs de l’Assemblée nationale.

« En tant que père, et surtout comme nouveau grand-père, la tragédie d’hier, c’est un drame inimaginable et comme tout le monde, je suis encore bouleversé », a relaté le ministre Carmant avant de se rendre au caucus de sa formation politique. « J’ai aussi un petit mot pour la famille de la personne qui a commis cet acte, eux aussi doivent être sous le choc », a-t-il ajouté.

Lionel Carmant a expliqué que le gouvernement Legault poursuit ses efforts pour « aller chercher le 50 % des gens qui ne lèvent pas la main quand ils ont un problème de santé mentale, de la détresse psychologique ». Il a cité le programme des « Éclaireurs », notamment déployé après la tragédie de Lac-Mégantic.

Impuissance et consternation

Le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel, a parlé d’un drame « imprévible et complètement fou » qui secoue lui et ses équipes. « Il n’y a personne qui peut prévoir ce genre d’évènement. Qu’un matin, une personne se lève, parte avec un autobus et décide d’aller frapper une garderie avec des enfants. Comment on peut, comme ministre, comme policiers, comment on peut prévoir ça ? », a-t-il dit.

La ministre de la Famille, Suzanne Roy, a rappelé jeudi que du soutien psychosocial est offert aux éducatrices de la garderie touchée. Les enfants qui fréquentent la garderie éducative Ste-Rose ont aussi été relocalisés dans des installations à proximité. « Mercredi, [les éducatrices] étaient en action pour soutenir les enfants, les familles. Et aujourd’hui, c’est l’après-grand choc », a précisé Mme Roy.

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Christian Dubé

« Toutes mes pensées sont avec les parents, avec les enfants. Le personnel [de la santé] qui a dû… C’était une journée atroce hier. On est encore émus de ce qui est arrivé », a exprimé le ministre de la Santé, Christian Dubé, qui a affirmé avoir discuté mardi avec les dirigeants du CISSS de Laval et du CHU Sainte-Justine.

« Je les ai remerciés pour la prise en charge qu’ils ont faite hier. Je pense que les Québécois ont senti la mobilisation du personnel. M. Cotton [Jean-Philippe, PDG du CISSS de Laval] m’a fait remarquer qu’il y a beaucoup de personnel qui est rentré avant ou revenu plus tôt pour aider leurs collègues devant cette situation très difficile. Les médecins, les infirmières disaient : ce qu’on voulait, c’est sauver les enfants », a-t-il dit.

« Je veux qu’on réalise à quel point on a des intervenants de qualité dans notre réseau de la santé », a ajouté M. Dubé à son arrivée au Parlement.