« Je lui ai crié que j’allais l’aider. Je lui disais : ne t’inquiète pas, ma petite… »

Mike Haddad fait partie de ces hommes qui ont maîtrisé Pierre Ny St-Amand et porté secours aux enfants coincés sous l’autobus, mercredi à Laval. De retour sur les lieux du drame, jeudi, il a parlé avec émotion des moments qu’il a vécus la veille et de la culpabilité qu’il ressent de ne pas avoir pu sauver une fillette.

Il venait d’enlever la ceinture de sécurité de son fils quand il a vu l’autobus passer. « Il y avait les enfants qui regardaient par la fenêtre », a déclaré M. Haddad.

« Je lui disais [au chauffeur] : recule l’autobus, recule l’autobus. Il s’est levé, a retiré ses pantalons, et c’est à ce moment qu’il s’est dirigé vers moi. Il n’arrivait pas à sortir, j’ai ouvert la porte encore plus, je l’ai maîtrisé, j’ai fait ce que j’avais à faire », dit M. Haddad.

Il a loué les éducatrices qui étaient sur place, mercredi. « Les vrais héros, ce sont les éducatrices et les enfants », a déclaré l’homme.

À une journaliste qui lui demandait comment il allait, jeudi matin, le père a répondu que ce n’est « pas important ». « Je pense que le plus important, c’est comment vont les parents dont les enfants sont partis. Moi, je vais survivre, mes enfants vont survivre. J’espère que ceux qui sont à l’hôpital vont bien aller. C’est l’important », a dit Mike Haddad, ajoutant néanmoins qu’il a en tête « la voix de la petite fille, qu’on n’a pas pu trouver ».

André Beaudoin venait lui aussi d’arriver à la garderie éducative Ste-Rose pour déposer son enfant quand le drame est arrivé.

« Ça a été les 15-20 minutes les plus intenses de notre vie. C’était de sortir ces enfants-là le plus vite possible », a-t-il raconté au premier ministre François Legault, jeudi.