La manifestation annuelle contre la brutalité policière, qui tourne fréquemment à l’émeute, change de comité organisateur après 25 ans. Avec un résultat incertain sur le niveau de tension dans les rues de Montréal.

La manifestation du 15 mars était organisée par le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP) depuis 1997. Dans un manifeste récemment mis en ligne, le « Collectif 15 mars » indique qu’il en prend maintenant le relais.

« Le Collectif 15 mars veut rejoindre davantage de communautés et créer des liens avec diverses organisations », affirme l’organisation dans son texte. « L’objectif du Collectif 15 mars est de renouveler, voire réorienter cette tradition militante. »

Le sens de cette potentielle réorientation n’est toutefois pas explicité. Le texte ne mentionne pas non plus la position du nouveau comité organisateur sur les fréquentes confrontations violentes entre la police et les manifestants qui ont émaillé l’histoire de cette manifestation. Le Collectif du 15 mars continue à prôner l’« opposition aux interventions – brutales ou non – policières » et dit vouloir « perpétuer la tradition militante qu’est la Manifestation annuelle ».

Le COBP et le Collectif 15 mars n’ont pas répondu à la demande d’entrevue de La Presse.

André Gélinas, un ancien sergent-détective aux renseignements du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), a expliqué en entrevue que cet évènement annuel faisait l’objet d’une importante préparation dans les rangs policiers.

« À toutes les années, il y a une évaluation de la menace qui est faite. Ils regardent ce qui peut circuler sur les réseaux sociaux, ce qui se dit, ce qui se prépare », a dit l’ex-policier. « C’est sûr que c’est une manifestation qui nécessite beaucoup de planification, beaucoup de personnel, parce qu’on sait pertinemment que ces gens-là vont chercher l’affrontement, vont chercher à commettre des actes qui vont forcer les policiers à intervenir. »

Selon M. Gélinas, il est difficile de prévoir si le changement de garde à la tête de la manifestation changera le comportement des manifestants.