Le phénomène des taxis illégaux perdure à l’aéroport Montréal-Trudeau, du moins si on en croit les agents de surveillance. Environ 60 % des véhicules qui ont été fouillés pendant une récente opération ne respectaient pas la loi.

C’est ce que révèle un bilan paru jeudi de l’organisme Contrôle routier Québec, qui relève de la Société de l’assurance automobile (SAAQ). Le groupe a mené le 24 février dernier une opération de surveillance auprès des chauffeurs effectuant du « transport rémunéré », de concert avec Aéroports de Montréal (ADM).

Au total, un peu plus de 50 véhicules transportant des passagers ont été interceptés au cours de la journée, qui était un samedi. Six de ces véhicules ont été saisis et six conducteurs ont vu leur permis de conduire suspendu pour une durée minimale de sept jours.

C’est toutefois le nombre de constats d’infraction remis qui frappe le plus. Les autorités ont en effet remis 30 constats aux quelque 50 chauffeurs interceptés, ce qui représente approximativement 60 % de leur nombre.

Bref, le fléau est loin de s’essouffler. En mars 2023, La Presse avait révélé que les infractions liées à la présence de ces « taxis illégaux » se comptaient par centaines à l’aéroport. En cause : des chauffeurs parfois harcelants, qui cherchent à frauder leurs clients en augmentant le prix des courses de façon arbitraire.

Lisez l’article « Taxis “illégaux” à l’aéroport : à Montréal comme au Far West »

Quelque 660 évènements du genre avaient été signalés en 2022. Et en 2023 seulement, près de 1700 cas ont été répertoriés, en plus de 650 constats d’infraction remis et plus de 150 véhicules non autorisés recensés.

« Petit groupe de récalcitrants »

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, a depuis resserré les règles, en imposant de lourdes amendes aux chauffeurs non autorisés, pouvant aller de 250 $ à 5000 $, voire 10 000 $, selon la gravité de la situation. ADM a de son côté augmenté le nombre d’agents de sécurité dans les secteurs concernés, principalement au débarcadère des arrivées de Montréal-Trudeau. Ces effectifs devraient être augmentés en 2024.

Parmi les infractions constatées lors de l’opération du 24 février, Contrôle routier Québec et ADM affirment avoir surtout observé des chauffeurs ou des véhicules « non qualifiés selon la loi », mais aussi des individus non autorisés par ADM à se trouver sur les lieux.

Par voie de communiqué, l’organisme représentant les contrôleurs routiers a précisé que « la présence de taxis illégaux sur le site aéroportuaire a considérablement diminué à la suite » des modifications réglementaires adoptées par la ministre. Il fait toutefois valoir que cette opération « s’est avérée nécessaire afin de joindre un petit groupe de chauffeurs récalcitrants ».

De passage à l’aéroport début janvier, La Presse avait d’ailleurs été sollicitée par plusieurs chauffeurs non autorisés. Selon nos informations, le Service de police de la Ville de Montréal a également dû intervenir à quelques reprises à l’aéroport à la suite de conflits entre chauffeurs, au cours des derniers mois.