La possibilité qu’un conflit entre avocats à la cour municipale de Laval soit lié à la détention d’un sans-abri accusé de vols dans un Dollarama est « absolument déplorable », a déploré lundi le maire Stéphane Boyer.

La Presse révélait le même jour que l’homme en question, qui ne parle ni anglais ni français, serait une victime collatérale de la décision des avocats de l’aide juridique de se retirer de ce palais de justice.

« Je trouve la situation absolument déplorable. Je crois que les citoyens sont en droit de s’attendre à un système de justice qui fonctionne et qui fonctionne bien », a-t-il déclaré, en marge d’une conférence de presse. « Nous, on souhaite une résolution le plus tôt possible. »

En décembre dernier, un conflit de longue haleine entre les procureurs municipaux de la cour municipale de Laval et leurs vis-à-vis de l’aide juridique a atteint son paroxysme lorsque ces derniers se sont retirés de tous leurs dossiers. Il s’agissait d’une réplique à la décision de Laval d’assigner deux avocats pour chaque dossier et de formaliser toutes les discussions avec la partie adverse. La Ville fait valoir que « des conflits entre personnes » l’avaient obligée à agir ainsi.

Résultat : aucun avocat ne représentait l’homme le 20 février dernier lors de sa comparution pour deux vols dans un magasin Dollarama (de 5 $ et de 54 $) et pour avoir omis de se présenter à sa première convocation. Il est maintenant détenu depuis 10 jours, une durée d’emprisonnement plus longue que bien des peines imposées pour des gestes semblables.

« On comprend qu’il y a certains enjeux interpersonnels qui datent d’il y a longtemps et qu’on doit détricoter », a ajouté le maire Boyer, qui se dit « optimiste » de trouver une solution. « On tente d’établir un climat de travail qui va être bon, qui va être serein. »

Au cabinet du ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette, on préfère ne pas commenter le conflit entre les deux groupes d’avocats en raison du processus de médiation en cours. « Cela étant dit, il demeure capital que les citoyens puissent continuer d’accéder aux services juridiques auxquels ils ont droit et que le droit à une défense pleine et entière pour les accusés soit respecté », indique par courriel sa directrice des communications Elisabeth Gosselin-Bienvenue.