Malgré le verglas qui a recouvert les trottoirs de la métropole jeudi, la Ville de Montréal n’a pas utilisé ses « croque-glace » pour les dégager, s’en remettant à la bonne vieille méthode de l’épandage de sable et de sel pour permettre aux piétons de circuler de façon sécuritaire.

Un nouvel épisode de pluie verglaçante est prévu vendredi, et les conditions risquent d’être encore plus difficiles, prévient le porte-parole de la Ville, Philippe Sabourin. Mais les 15 chenillettes brise-glaces resteront sans doute encore au garage, d’où elles ne sont pas sorties depuis au moins deux ans.

« Les croque-glace ne sont pas la solution magique aux trottoirs glacés, explique M. Sabourin. On a besoin d’une bonne épaisseur de glace pour s’en servir, sinon ils endommagent les trottoirs. »

La surface glacée doit aussi être assez lisse, et les trottoirs assez larges, puisque ces appareils rotatifs doivent circuler à bonne vitesse pour être efficaces, ajoute le porte-parole.

« De toute façon, nous n’avons que 15 croque-glace, en comparaison d’un total de 2200 appareils pour les opérations hivernales. Même si les conditions étaient optimales pour leur utilisation, on ne pourrait pas s’en servir pour déglacer tous les trottoirs de la ville », fait-il valoir.

Les croque-glace ont été acquis en 2018 pour environ 350 000 $, selon ce qu’a rapporté jeudi Le Journal de Montréal. Dès leur achat, l’administration municipale avait prévenu que ces appareils ne pourraient être utilisés que dans des circonstances très précises.

Il faut voir cet achat comme de la recherche et développement, selon M. Sabourin. « On est toujours à la recherche de nouvelles technologies pour nous aider dans nos opérations, des fois ça prend des essais et erreurs », dit-il.

« Pire vendredi »

Les équipes d’entretien étaient à l’œuvre toute la nuit de mercredi à jeudi en prévision de l’épisode de verglas annoncé, et elles seront encore actives pendant la nuit de jeudi à vendredi, indique Philippe Sabourin.

Jeudi matin, la hausse des températures a favorisé la fonte de la glace sur les trottoirs. Cependant, on prévoit une chute du mercure vendredi matin, ce qui risque de poser un défi pour débarrasser les trottoirs de leur couche de glace.

« On s’attend à ce que ça soit pire [vendredi], on est très préoccupés, dit M. Sabourin. Le verglas risque de coller au béton, et il y aura peut-être de la neige ensuite qui recouvrira la glace, ce qui pose un danger. On demande donc aux gens de reporter leurs déplacements et d’être très très prudents. »

Il souligne que, si l’épandage de sel et de sable se fait toutes les 30 minutes dans les rues en pente et toutes les quatre heures sur les trottoirs des rues principales, il peut quand même s’écouler de 8 à 12 heures entre deux passages sur les trottoirs de certaines rues résidentielles. « Nous sommes tributaires de la météo, qu’on ne contrôle pas, et du temps nécessaire pour parcourir la totalité du réseau. »

Rectificatif 
Une première version de ce texte indiquait que l’épandage se faisait toutes les 30 minutes sur les trottoirs des artères principales, alors que ce n’est pas le cas.