Les élus de la Ville de Montréal ont demandé mardi à l’unanimité l’ajout de deux nouvelles stations du REM dans Griffintown et dans Bridge-Bonaventure. CDPQ Infra, de son côté, espère bientôt achever ses analyses sur le sujet.

« Le conseil de ville de Montréal affirme l’impérativité que deux stations du REM desservent la région entre la gare Centrale et la rue Marc-Cantin », indique la motion proposée par deux conseillers indépendants et votée par les conseillers municipaux.

« La Ville de Montréal réclame que la station REM à Griffintown aura son emplacement tel qu’annoncé sur viaduc ferroviaire au sud de la gare Centrale qui longe le boulevard Robert-Bourassa face au parc Mary-Griffin ; et qu’une deuxième station soit située dans le secteur de devéloppement résidentiel à venir, soit à proximité de l’intersection des rues Bridge et Wellington », continue la motion.

CDPQ Infra avait promis une station pour Griffintown en 2024, mais la construction de celle-ci ne débutera finalement pas avant 2027, selon les plans actuels. Des résidants se plaignent depuis un moment de cette promesse non remplie ; certains ont même réclamé récemment une navette spéciale en attendant le train léger.

L’administration Plante avait déjà affirmé que la création d’une autre station du REM était une condition « sine qua non » pour le développement du secteur Bridge-Bonaventure, au sud-ouest du centre-ville. Le gouvernement du Québec a affirmé qu’il étudierait la question.

« Il faut absolument avoir du transport collectif structurant », a affirmé l’élu responsable de l’urbanisme au comité exécutif, Robert Beaudry, au conseil municipal. « Le transport collectif il doit venir et être financé par les autres ordres de gouvernement. »

Craig Sauvé, l’un des conseillers indépendants qui ont proposé la motion, a souligné qu’il fallait éviter que les deux projets soient fusionnés et que CDPQ Infra ne construise qu’une station à la frontière de Griffintown et de Bridge-Bonaventure.

Encore sous analyse

Appelée à réagir, CDPQ Infra a de son côté prudemment indiqué que la réalisation de ces deux stations « est complexe puisque la construction doit se faire dans un contexte où le REM est en opération ».

« L’analyse de la situation sera complétée prochainement. Les études prendront en compte les techniques de construction, les considérations de financement et d’achalandage et les répercussions sur les opérations quotidiennes du REM », soutient par courriel la directrice des communications, Michelle Lamarche, en précisant que « ces rapports d’analyse seront transmis au gouvernement dans les prochaines semaines ».

D’après plusieurs experts, la station Griffintown–Bernard-Landry pose des défis particuliers parce que CDPQ Infra a décidé de la construire une fois le REM en service. Le maintien du service 20 heures par jour promet notamment de causer des maux de tête aux responsables du chantier.

Sur le reste du réseau du REM, la livraison de 18 stations, au centre-ville, dans l’ouest de l’île et dans la couronne nord, est toujours prévue pour la fin de 2024, le chantier étant encore durement touché par la découverte d’explosifs présents depuis un siècle dans le tunnel du mont Royal en juillet 2020. Quant au tracé devant relier l’aéroport au centre-ville, la livraison est prévue en 2027 seulement, des travaux de construction de la station devant d’abord avoir lieu jusqu’en 2026.