Un raccourci qui permettrait à des milliers de voyageurs d’économiser du temps de transfert entre le métro et le REM au centre-ville de Montréal devrait bientôt ouvrir, selon Place Bonaventure.

Le passage, dont l’ouverture avait été annoncée par CDPQ Infra en 2018 avant d’être abandonnée, est actuellement bloqué par des portes verrouillées. Le trajet est beaucoup plus simple et rectiligne que le parcours sinueux actuellement imposé aux voyageurs à travers les coulisses de la gare Centrale.

« On est en pourparlers avancés avec le REM et cette situation-là devrait être réglée incessamment », a affirmé Richard Hylands, propriétaire de la Place Bonaventure via son entreprise Kevric. « Ça devrait être très bientôt. »

« CDPQ Infra est tout à fait disposé à permettre aux usagers un passage dans les deux directions », a indiqué par courriel la directrice des relations avec les médias de CDPQ Infra, Michelle Lamarche. « Cependant, nous attendons une analyse de sécurité qui doit être réalisée par les propriétaires. CDPQ Infra collabore à l’analyse. La sécurité des usagers est un élément non négociable pour CDPQ Infra. »

Lueur d’espoir

Les voyageurs ont vu une lueur d’espoir, plus tôt cette semaine, lorsqu’une affiche du REM est apparue juste à côté des fameuses portes verrouillées qui séparent la Place Bonaventure de la gare Centrale. Elle est toutefois disparue dès le lendemain.

Ce panneau « a été monté juste pour voir si la signalisation fonctionnait » et « elle fonctionne », a indiqué Richard Hylands. Il a ensuite été retiré jusqu’à ce qu’une entente formelle soit conclue. « Cette signalisation a été installée par la Place Bonaventure sans que le REM ne soit mis au courant et a été enlevée », avait écrit le service à la clientèle de CDPQ Infra à un voyageur qui s’enquérait de la situation.

Le raccourci part de l’extrémité sud du quai du REM à la gare Centrale, passe par la Place Bonaventure et suit un long corridor en ligne droite jusqu’à la station Bonaventure. L’auteur de ces lignes a effectué ce trajet en 2 minutes et 37 secondes, contre 4 minutes et 1 seconde en passant par le chemin officiel via la gare Centrale, beaucoup plus tortueux.

Le trajet est difficilement accessible en raison des décisions de CDPQ Infra. Aucune signalisation ne l’indique dans une direction, alors qu’il se bute à une porte verrouillée dans l’autre.

Au départ, ce chemin devait permettre le transit des personnes à mobilité réduite. En date de vendredi, elles doivent toujours sortir à l’extérieur pour passer du métro au REM (et vice-versa).

Après la publication de l’article de La Presse sur l’existence du raccourci, l’automne dernier, la mairesse de Montréal Valérie Plante avait appelé les partenaires à trouver une solution dans ce dossier.

« Tout le monde doit pouvoir se déplacer facilement à Montréal, peu importe sa condition, avait-elle écrit sur les réseaux sociaux. Nous poursuivons nos échanges avec CDPQ Infra et la STM pour qu’ils accélèrent leur travail en vue d’assurer l’accessibilité universelle du REM. »

« On se sent niaisés »

Chez Trajectoire Québec, qui défend les intérêts des usagers en transport collectif, la directrice générale Sarah V. Doyon espère voir rapidement une ouverture de ce tunnel.

« Franchement, c’en est décourageant de voir à quel point quelque chose d’autant simple est si complexe. On aurait pu régler tout ça en une réunion avec les bons intervenants. Assoyez-vous, réglez ça, parce que comme usagers, on se sent niaisés et ça nous fâche », dit-elle.

En attendant, le parcours piéton vers le REM « reste complexe et long », déplore-t-elle. « On ne leur demande pas de créer un passage, mais juste d’ouvrir une porte et de mettre de l’affichage. La demande est simple », s’exclame encore Mme Doyon.

« Au final, ce sont des humains qui décident de rendre les choses compliquées. Et encore une fois, ce sont les usagers qui en écopent les premiers. C’est vraiment dommage », conclut-elle.