Un élu de l’administration Plante a rencontré les employés de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) au lendemain de sa mise sous tutelle. L’opposition se dit « estomaquée » et dénonce une violation du principe d’indépendance de l’organisme, alors que l’élu assure que toutes les règles ont été respectées.

L’indépendance de l’organisme, qui doit prendre position librement sur des propositions de l’administration municipale, est protégée par la Charte de la Ville de Montréal. L’OCPM a été mise en tutelle au conseil municipal de la semaine dernière. Le directeur général de la Ville supervise maintenant son fonctionnement. Toutes les dépenses — sauf le loyer et les salaires — sont gelées.

C’est le responsable de l’urbanisme au comité exécutif, Robert Beaudry, qui est allé à la rencontre des équipes de l’OCPM, le 22 novembre. « J’ai rencontré la totalité des employés, en présence [du directeur général Guy] Grenier, en présence de la trésorière, en présence du contrôleur général de la Ville de Montréal pour leur exposer la situation », a-t-il expliqué en entrevue téléphonique. « C’était vraiment pour les informer, mais aussi les rassurer. » La rencontre a eu lieu à l’extérieur des bureaux de l’OCPM.

L’opposition officielle ne l’entend pas de la même oreille.

« Nous sommes estomaqués d’apprendre qu’un élu de l’administration Plante ait convoqué en cachette les employés de l’organisme », a affirmé Laurent Desbois, maire d’Outremont, dans une déclaration écrite. « Il est inacceptable que l’administration Plante assure sa neutralité en public, puis qu’à la première occasion, elle envoie l’un de ses élus parler aux employés de l’Office. »

« La gestion de l’OCPM aurait dû être confiée à un organisme externe et indépendant, plutôt qu’au directeur général de la Ville, afin d’éviter les risques et apparences d’ingérence et de conflits d’intérêts », continue la déclaration. « L’indépendance de l’OCPM est cruciale, mais Projet Montréal ne semble pas prendre au sérieux la crise de confiance de la population envers nos institutions. »

Robert Beaudry a souligné que l’OCPM devait être totalement indépendante dans ses travaux de consultation, mais qu’il était normal qu’un représentant du conseil municipal vienne expliquer une décision des élus. « C’était vraiment de l’information factuelle pour les rassurer, répondre à leurs questions et les informer qu’ils avaient le droit au programme de soutien psychologique de la Ville de Montréal », a-t-il dit.

Il a ajouté que la présidente limogée Isabelle Beaulieu ne s’était « pas présentée » à la rencontre où elle aurait dû se faire annoncer son congédiement, tenue le même jour. Il a assuré qu’elle avait reçu un préavis adéquat. « Nous lui avons envoyé une lettre expliquant notre décision », a-t-il rapporté.

« On veut trouver rapidement une présidence par intérim », a-t-il ajouté.