Le métro et les autobus sont sécuritaires, a assuré vendredi la Société de transport de Montréal (STM), au moment où le nombre d’incidents violents semble suivre une tendance à la hausse en 2023, avec plus de 600 évènements recensés en date de septembre.

Par courriel, la société de transport réitère que « le contexte social dans notre réseau a considérablement changé dans les dernières années ». « Le métro étant le reflet de l’espace public général, on peut y observer les mêmes enjeux sociaux de plus en plus complexes. Le métro de Montréal est sécuritaire et les enjeux de violences sont pris en charge par le SPVM », assure néanmoins la porte-parole Laurence Houde-Roy.

Elle réagissait ainsi à des données du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) révélées vendredi, qui démontrent que 603 incidents à caractère violent ont été recensés pour l’année 2023.

Les statistiques s’arrêtent pour le moment à la mi-septembre, ce qui veut dire qu’environ trois mois et demi ne sont pas encore comptabilisés. À titre comparatif, pour toute l’année 2022, on avait enregistré 742 évènements violents.

En calculant la moyenne de 2023 jusqu’ici, sur huit mois et demi, on obtient plus de 70 évènements violents par mois dans les bus et le métro de Montréal. La hausse est considérable, puisque l’an passé, ce chiffre était de 61 sur une base mensuelle.

En janvier et en février 2023, tout près de 100 infractions ont été notées sur une base mensuelle. À noter : le spectre du type d’incidents est large, mais les infractions les plus fréquentes sont des voies de fait, armées ou non, ainsi que des vols qualifiés ou encore des agressions sexuelles.

Des efforts pour corriger le tir

À la STM, on assure déployer « beaucoup d’efforts pour assurer le sentiment de sécurité de sa clientèle, dont une série de nouvelles mesures, comme annoncé dans les derniers mois, qui permettront d’assurer une plus grande présence du personnel en station ».

Au début du mois de mai, la STM avait en effet confirmé l’embauche prochaine d’une vingtaine de nouveaux constables spéciaux ou inspecteurs, afin de patrouiller dans le métro et les bus.

Une autre vingtaine de préposés à l’entretien supplémentaires sont également entrés en fonction cet été afin de rendre le réseau plus propre, tandis que de nouveaux agents de sûreté sillonnent maintenant le métro afin détecter des situations potentiellement problématiques, sans toutefois pouvoir intervenir.

À moins d’une surprise, les constables spéciaux seront également équipés de poivre de Cayenne en gel d’ici la fin du mois de décembre dans le métro. La STM estime que cet outil additionnel contribuera à « dissuader » toute personne qui voudrait s’en prendre à ses agents.

En 2022, quelque 323 évènements avec emploi de la force étaient survenus, ce qui correspond à une augmentation de 17,88 % par rapport à 2019, indiquait d’ailleurs un rapport de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) réalisé après une plainte du syndicat et que La Presse avait obtenu en juin dernier.