Critiquée de toutes parts pour sa gestion financière à l’époque où elle était présidente de l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), Dominique Ollivier, ex-présidente du comité exécutif de la Ville, a défendu son intégrité vendredi devant des élus municipaux.

Selon elle, les dérives sur l’utilisation des fonds publics se sont produites après son règne, qui s’est terminé à l’automne 2021, contrairement à ce que l’actuelle présidente, Isabelle Beaulieu, a déclaré en avant-midi.

J’ai lu toutes sortes de choses dans les journaux, mais je vais vous le dire de façon claire : 77 sorties chez Alexandre en un an, des écouteurs à 900 $, des billets de hockey à 500 $, ça ne s’est jamais passé sous ma présidence et c’est le fait de l’administration qui m’a succédée. J’ai toujours eu trop de respect pour les fonds publics pour autoriser ce genre de dépenses.

Dominique Ollivier

En 2014, à son arrivée à la présidence de l’organisme, le conseil avait prévu que la présidence avait droit à 4000 $ de frais de représentation, a rappelé Mme Ollivier, qui comparaissait devant les élus de la Commission sur les finances et l’administration.

Elle a justifié les nombreux voyages des dirigeants et échanges internationaux par les pratiques qui avaient cours avant son arrivée, et par la volonté des administrations municipales successives de tisser des liens pour améliorer les consultations publiques, en plus de servir de vitrines à Montréal.

« Je trouve difficile qu’on m’accuse d’avoir abusé des fonds publics, » a-t-elle déploré, ajoutant qu’elle avait mené plusieurs rencontres avec des organismes à l’étranger pendant ses vacances personnelles, en ne facturant que des frais minimes à l’OCPM.

« Je comprends les citoyens d’être choqués parce que les faits sont complètement décontextualisés. »

Elle a cependant reconnu qu’il fallait resserrer la gestion financière de l’OCPM. « C’est clair qu’il faut revoir les mécanismes de contrôle pour s’assurer qu’ils fonctionnent correctement et permettent d’éviter les dérives et les abus, et d’assurer la confiance du public envers nos institutions », a souligné Mme Ollivier.

En avant-midi, Isabelle Beaulieu a déclaré avoir hérité, à son arrivée en février 2022, d’une organisation mal gérée, sans cadre clair, sans code d’éthique, où les employés s’adonnaient à du « vol de temps ».

Dominique Ollivier a cependant affirmé qu’elle n’avait jamais eu connaissance de vol de temps pendant qu’elle était à la tête de l’OCPM.

En questionnant l’ex-numéro deux de l’administration Plante, le conseiller de l’opposition Alan de Sousa, maire de l’arrondissement de Saint-Laurent, a souligné que Mmes Ollivier et Beaulieu semblaient « se pitcher » mutuellement sous l’autobus, en rejetant toutes les deux la faute sur l’autre.

Mme Ollivier a quitté l’organisme en 2021 pour se lancer en politique municipale avec l’équipe de la mairesse Valérie Plante, et est devenue présidente du comité exécutif à la suite de son élection. Elle a démissionné de cette fonction lundi, à la suite des révélations sur ses dépenses à la présidence de l’OCPM par les médias de Québecor, il y a deux semaines. Elle demeure conseillère municipale de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie.

Dominique Ollivier et Isabelle Beaulieu ont facturé et approuvé pendant plusieurs années des dizaines de milliers de dollars en frais de repas et de voyages, des dépenses difficiles à justifier, ce qui a choqué la population et les élus.

Mme Ollivier a notamment dépensé près de 18 000 $ au restaurant en quatre ans, dont un repas d’huîtres à Paris de 347 $ avec un collaborateur et ex-partenaire d’affaires. Une mission en Afrique a aussi coûté 23 000 $ aux contribuables.