L’augmentation par Québec des droits de scolarité pour les étudiants universitaires de l’extérieur de la province porte un « coup dur à la réputation internationale de Montréal », selon la mairesse Valérie Plante, qui s’est dite « inquiète » et « surprise » de cette décision.

« On partage la même préoccupation de protéger et de valoriser la langue française. On est fiers d’être la métropole francophone des Amériques », a souligné la mairesse mercredi en point de presse. « Mais on peut accomplir cet objectif sans se priver des talents dont on a besoin pour faire rouler l’économie, par exemple en intelligence artificielle. »

La présence d’étudiants étrangers dans les universités anglophones de Montréal contribue au dynamisme du centre-ville et à la vitalité économique de tout le Québec, a-t-elle ajouté.

« Le gouvernement du Québec doit avoir une réflexion plus large, note-t-elle. Déjà, il y a une atteinte à la réputation de Montréal comme ville universitaire, ville d’accueil, qui veut se démarquer à l’international au niveau économique. »

« C’est un gouvernement qui aime la langue française, mais qui aime aussi l’économie, alors je crois qu’on peut faire les deux. »

Mme Plante a dit craindre que l’augmentation des droits de scolarité n’incite davantage d’étudiants à choisir des universités torontoises, plutôt que de venir étudier à Montréal.

Le gouvernement doit éviter de limiter cette question à une guerre entre les francophones et les non-francophones, a-t-elle aussi plaidé.

Pratiquement le double

Dès l’automne 2024, les étudiants venus des autres provinces devront payer des droits de scolarité annuels d’environ 17 000 $, pratiquement le double du tarif actuel. Les étudiants étrangers devront acquitter un minimum de 20 000 $, a annoncé le ministre de la Langue française, Jean-François Roberge, la semaine dernière.

La mesure s’applique aux étudiants du 1er cycle et du 2e cycle professionnel. Les étudiants de pays pour lesquels il existe des ententes, comme la France et la Belgique, ne seront pas touchés. Les francophones hors Québec qui étudient dans un programme bénéficiant d’une exemption non plus.

Québec prévoit récolter ainsi plus de 110 millions de dollars pour les réinvestir dans le réseau des universités francophones.