L’administration Plante appelle le constructeur de ses nouvelles usines de compost à respecter ses échéanciers, alors que l’opposition officielle s’inquiète de retards potentiels.

L’élu de l’opposition Alan DeSousa a rapporté lundi au conseil municipal que le centre de compostage de Saint-Laurent, qui doit ouvrir dans les prochains mois, n’a toujours pas reçu l’équipement informatique qui constitue le « cerveau » de l’usine. La Presse a déjà rapporté qu’un litige subsistait entre l’entreprise chargée de fournir cet équipement et la multinationale Veolia, chargée par Montréal de construire ces installations.

« Nous avons pu constater que la salle des contrôles était vide. Il manquait les ordinateurs et les équipements qui me semblent essentiels », a déploré M. DeSousa, après avoir pu visiter l’usine de Saint-Laurent.

Marie-Andrée Mauger, responsable de l’Environnement au comité exécutif, s’est faite rassurante.

« Veolia s’est engagée à commencer à traiter les matières organiques par compost au CT de Saint-Laurent dans le premier semestre de l’année 2024, donc à ce jour ils suivent leurs échéanciers, a-t-elle dit. On a une entente contractuelle, on a écrit noir sur blanc nos attentes et les nouvelles échéances. Nous, notre message à Veolia, c’est de respecter ces nouveaux paramètres. »

Quant à la possibilité que la Ville de Montréal doive encore débourser des sommes supplémentaires pour boucler le projet, Mme Mauger a indiqué que ses équipes faisaient tout pour éviter cette possibilité. « On fait tout pour s’y tenir [à l’enveloppe] et on ne souhaite vraiment pas revenir en conseil pour augmenter ces sommes », a-t-elle dit.

La saga des usines de compost de Montréal dure depuis des années. Les deux chantiers de construction ont été paralysés pendant 10 mois, jusqu’au printemps dernier, en raison d’une mésentente entre la Ville de Montréal, Veolia et l’entrepreneur EBC.

La Ville de Montréal a conclu un accord en mai dernier avec Veolia, après avoir augmenté de plus de 40 millions le budget des projets et accepté de renoncer à facturer 5,4 millions en frais de retard.

Le budget total de construction des usines dépasse maintenant les 360 millions.

En 2021, la vérificatrice générale de Montréal évoquait un « constat global de dépassement de coûts et de non-respect du calendrier » dans le dossier des centres de traitement des matières organiques (CTMO). « Le projet de construction des CTMO ne s’est pas effectué en suivant un processus suffisamment rigoureux auquel on devrait s’attendre pour un projet d’une telle complexité et envergure », écrivait-elle.