Investir en priorité là où les besoins sont les plus criants : voilà l’engagement que prend l’administration montréalaise, grâce à un nouvel outil permettant d’évaluer l’état de défavorisation des quartiers de la métropole, pour rétablir l’« équité » sur le territoire.

« Pendant plusieurs années, il y a des quartiers qui n’ont pas eu, pour toutes sortes de raisons historiques, l’amour et l’attention qu’ils auraient dû recevoir, ce qui a laissé des marques profondes sur le territoire », a souligné la présidente du comité exécutif, Dominique Ollivier, vendredi, lors d’une conférence de presse organisée pour expliquer la nouvelle approche qu’entend adopter la Ville pour prendre ses décisions.

Les iniquités entre quartiers sont observées dans plusieurs sphères, que ce soit les îlots de chaleur, le manque d’espace verts, l’accès restreint au transport en commun ou le manque d’infrastructures de sport et de loisirs, a mentionné Mme Ollivier.

« Mais notre ambition est d’offrir la même qualité de vie et les mêmes services à tous les Montréalais, quel que soit leur quartier », a-t-elle assuré.

C’est ce que devrait permettre l’approche « Quartiers inclusifs et résilients (QIR) », espère l’administration.

L’indice d’équité des milieux de vie développé par la Ville mesure les vulnérabilités économiques, sociales et environnementales, en plus d’évaluer la sécurité urbaine, les ressources de proximité et l’accès aux activités culturelles, sportives et de loisirs.

Une carte interactive a notamment été créée pour identifier les quartiers les plus vulnérables.

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« Concrètement, ça pourrait mener à la réalisation d’une place publique, l’aménagement d’un parc ou d’une aire de jeu, la sécurisation d’une intersection, un projet de verdissement, l’amélioration de la sécurité urbaine ou la sécurité alimentaire, ou même la prévention des discriminations », détaille Mme Ollivier.

Pour commencer, cette approche sera adoptée dans trois quartiers dans le cadre d’un projet-pilote : le nord-est de Montréal-Nord, le quartier Sainte-Marie, dans Ville-Marie, et le quartier Saint-Pierre à Lachine, des secteurs identifiés comme étant moins propices à une bonne qualité de vie.

Dans chacun de ces quartiers, on consultera les organismes communautaires locaux, assure la Ville, qui veut implanter une approche « allant du bas vers le haut ».

« Nous allons mettre à contribution la société civile dans le développement de nouveaux milieux de vie pour éviter la gentrification de ces quartiers en transformation et le déplacement forcé de populations vulnérables », indique-t-on.

« Si on veut faire des gains de santé, il faut travailler sur des mesures ciblées pour réduire les écarts et les inégalités », souligne la directrice de la santé publique de Montréal, Mylène Drouin, qui se réjouit de l’initiative de la Ville.