Un refuge pour personnes itinérantes autochtones vient d’acheter deux bâtiments rue Sherbrooke et devrait y déménager fin 2027.

Projets autochtones du Québec (PAQ) gère actuellement une ressource d’une cinquantaine de places près de l’intersection Saint-Dominique et Ontario, au centre-ville. Elle est toutefois installée dans un bâtiment privé, l’ancien Hôtel des arts, dont le propriétaire peut renouveler ou interrompre le bail à sa guise.

« Situé à proximité, cet établissement continuera de lutter contre l’itinérance dans la région de Milton-Parc, en fournissant un hébergement d’urgence pour jusqu’à 50 hommes et femmes autochtones, ainsi que des services d’intervention 24 heures sur 24 », a déclaré Stacy Boucher-Anthony, directrice générale de Projets autochtones du Québec. Ce refuge accepte tous les itinérants autochtones, y compris ceux qui sont intoxiqués.

Le projet d’acquisition et de transformation est soutenu par Ottawa (7,7 millions), Québec (6,5 millions), ainsi que par la Société Makivik (650 000 $), qui représente les intérêts des Inuits. En plus des 14 villages du Nunavik, « on a une autre communauté ici », a reconnu Joey Partridge, de Makivik.

À la merci du propriétaire

La date d’inauguration prévue du refuge, qui sera situé au 65, rue Sherbrooke Ouest, a été établie pour décembre 2027, a indiqué Mme Boucher-Anthony, citant la complexité de fusionner deux bâtiments centenaires. PAQ a dit espérer que les travaux et l’obtention des permis soient accélérés, rapprochant la date d’ouverture de plusieurs mois. Entre-temps, le refuge de l’Hôtel des arts demeure à la merci du propriétaire du bâtiment.

« On travaille là-dessus. On ne veut pas qu’il y ait d’arrêt de service », a indiqué le ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit, Ian Lafrenière. « Présentement, on est dans une situation où tout le monde est dépendant de la volonté de quelqu’un de louer ou pas. On ne peut pas continuer comme ça. »

La mairesse Valérie Plante a affirmé que la Ville de Montréal faisait le nécessaire pour informer les voisins de ce futur refuge et les rassurer. « Moi, ce que j’entends, au conseil d’arrondissement ou au conseil de ville, c’est que ça n’a pas de bon sens qu’il y ait des gens qui vivent dans la rue, que ça n’a pas de bon sens qu’il y ait des gens qui se retrouvent à dormir sous une bâche ou à faire une overdose dans une ruelle, a-t-elle dit. C’est ça que j’entends. »