La ministre responsable du Parc olympique a affirmé jeudi que le remplacement de l’anneau technique du stade était « impératif » avec l’éventuel changement de toiture, mais a refusé de s’avancer sur les coûts de cette opération titanesque.

Le Code du bâtiment actuel impose des critères de résistance « six fois plus élevés » qu’en 1976 et tout chantier majeur au stade suppose une mise aux normes de sa structure, a expliqué Caroline Proulx.

Mercredi, le Parc olympique a discrètement annoncé que son projet de remplacement de toiture – en cours depuis des années – incluait dorénavant d’importants travaux à la structure du stade. L’anneau technique, l’ovale de béton de quelque 460 mètres sur lequel s’appuie le toit du stade, sera totalement remplacé.

« Il est impératif pour le remplacement de la toiture d’également changer l’anneau technique. C’est une demande de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) », a affirmé Mme Proulx en entrevue téléphonique. « Les normes de la RBQ ont changé, le calcul des charges portantes a changé. »

« C’est une obligation qui nous a été faite par la Régie du bâtiment du Québec », a-t-elle ajouté.

Caroline Proulx n’a pas voulu rendre publiques les estimations budgétaires actuelles pour le projet. Elle attend l’automne prochain un dossier d’affaires du Parc olympique, qui présentera également un échéancier provisoire.

La facture pourrait-elle dépasser le milliard de dollars ? Le gouvernement Legault s’est-il fixé un budget maximum ? « Ces discussions-là auront lieu lorsque le consortium et le Parc olympique vont me présenter le dossier d’affaires », a dit la ministre du Tourisme.

Caroline Proulx veut faire partie du « gouvernement qui va opérationnaliser le remplacement de la toiture du Stade olympique ». « C’est gênant, l’inaction des gouvernements précédents », a-t-elle ajouté.

« Des solutions permanentes » souhaitées

La mairesse de Montréal, quant à elle, a affirmé avoir hâte que le stade « soit finalement accessible [toute l’année] ».

« Il est important que des solutions permanentes et durables soient trouvées pour finalement clore ce dossier », a affirmé le cabinet de Valérie Plante, dans une déclaration transmise par écrit. « Nous avons pris connaissance de la décision du Parc olympique et nous suivrons les développements de près. »

Le professeur d’architecture de l’UQAM et grand connaisseur de l’héritage olympique Philippe Lupien suivra aussi de près les développements de ce projet. Celui qui était toujours en contact avec l’architecte Roger Taillibert vers la fin de sa vie craint qu’un changement aussi important que le retrait de l’anneau technique ne puisse avoir un impact sur le reste du bâtiment.

« Personnellement, je n’en dormirais pas la nuit », a-t-il dit. « Le bâtiment a été conçu en entier pour travailler de façon harmonieuse. […] Dans un cas où tout collabore, c’est extrêmement périlleux. »

M. Lupien a toutefois souligné qu’il faisait pleinement confiance au Parc olympique pour mener le projet à bien.

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