Les flips sont « extrêmement problématiques », a dit Valérie Plante, vendredi, au lendemain de révélations sur l’implication récente de la ministre de l’Habitation dans des opérations de ce genre.

Ces transformations immobilières, totalement légales, « contribuent directement à la montée des prix et ça nuit également à la mixité dans les quartiers », a dit la mairesse de Montréal, en réponse à une question sur des déclarations récentes de la ministre France-Élaine Duranceau.

« La question des flips, on en parlait pendant la dernière campagne électorale et notre administration en parle depuis longtemps, a ajouté Valérie Plante. Ça contribue au problème, c’est sûr que ça contribue au problème, c’est évident. »

La Presse et Pivot ont révélé hier que la ministre Duranceau avait mené au moins une conversion immobilière juste avant son arrivée en politique, en 2022. Avec une partenaire d’affaires, elle a transformé un duplex pour en faire un projet de condos dans le quartier La Petite-Patrie, à Montréal.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

La ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau

Une fois nommée, la ministre Duranceau a ensuite rencontré cette même partenaire d’affaires, qui s’était inscrite au Registre des lobbyistes. Elle souhaitait la convaincre de modifier des articles du Code civil du Québec en matière d’habitation et d’hébergement des aînés.

En entretien avec La Presse, la ministre a assuré jeudi qu’elle n’a « rien à se reprocher » et qu’elle referait « la même chose » si l’occasion se présentait.

La ministre traverse une semaine difficile : après avoir présenté vendredi dernier une réforme de la législation sur le logement qui restreindrait la capacité des locataires à céder leurs baux, Mme Duranceau a semblé suggérer à Noovo que les locataires insatisfaits pouvaient librement se tourner vers l’investissement immobilier. Elle s’est ensuite excusée.

Le resserrement des cessions de bail inquiète aussi la mairesse de Montréal.

« Ça me préoccupe et on l’entend du milieu : les gens sont préoccupés, avec raison, parce qu’il y a une crise du logement », a-t-elle dit en point de presse hebdomadaire. Elle a ajouté que le projet de loi contenait toutefois des éléments positifs, notamment un renversement du fardeau de la preuve sur le propriétaire en cas d’éviction pour rénovations.