L’acquisition du Manoir Lafontaine par un organisme à but non lucratif est une « grande victoire » qui met fin à un combat à la « David contre Goliath », s’est réjouie lundi la mairesse de Montréal.

Les rénovictions et les hausses de loyer abusives, « ce n’est pas une fatalité », a dit Valérie Plante, en officialisant une contribution de 5,6 millions au montage financier.

Le Manoir Lafontaine, une tour de 14 étages construite dans les années 60 face au parc du même nom, était devenu depuis deux ans un symbole de la lutte des locataires contre les rénovictions.

Après avoir été entre les mains d’un unique propriétaire pendant des décennies, il avait été acquis en 2019 par des promoteurs immobiliers qui souhaitaient le rénover de fond en comble. Les locataires les soupçonnaient de vouloir en faire un immeuble de luxe, alors que les loyers y étaient très largement abordables.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Valérie Plante

C’est l’organisme à but non lucratif Interloge qui a racheté l’immeuble, il y a deux semaines, grâce à l’appui des pouvoirs publics et du Mouvement Desjardins. Il compte rénover l’immeuble pour y maintenir du logement à bas prix.

« Le Manoir Lafontaine a longtemps symbolisé la résistance des locataires face aux rénovictions. Je vous félicite encore de tous vos efforts », a ajouté la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau. « Dans un contexte immobilier en pleine mutation, je pense que c’est un dénouement dont il faut être fiers. La sauvegarde du Manoir Lafontaine prouve qu’il y a des solutions à la pénurie de logements et au manque d’abordabilité. »

Mme Plante a promis de renouveler l’expérience.

« On va continuer d’acheter des immeubles et des terrains pour faire du logement social et abordable », a dit la mairesse Plante. « C’est du sérieux pour notre administration. »