Les sinistrés du Bon-Pasteur ne seront pas poussés à la porte du lieu où ils ont été relogés, a promis lundi la Ville de Montréal, devant la vive inquiétude de certains d’entre eux.

Deux aînés qui ont perdu leur chambre de la Résidence Aurélie-Cadotte dans l’incendie du complexe historique, fin mai, se sont présentés au conseil municipal pour dénoncer leur expulsion imminente de la résidence hôtelière où ils ont été installés par les pouvoirs publics.

« On vient de m’apprendre que demain matin, je dois quitter les lieux », a déploré Bernard-Hugues Beauchesne. « Je viens vous demander de l’aide. » Roger Ferber, un autre résidant, s’est « aussi fait dire il y a quelques jours qu’il devait quitter ce mercredi », a affirmé son aidant naturel, qui ne s’est pas identifié. « Il y a eu beaucoup d’angoisse, des gens qui n’ont pas dormi. Il y en a qui sont à l’aube de leurs 90 ans. »

Les deux hommes ont des assurances privées.

La mairesse de Montréal et son responsable de l’habitation, Benoit Dorais, ont réagi avec surprise à l’intervention de MM. Beauchesne et Ferber devant le conseil municipal. Ils ont promis de s’informer rapidement.

En milieu de soirée, M. Dorais a expliqué à La Presse que l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM) avait effectivement signifié aux résidants assurés qu’ils devaient maintenant se tourner vers leurs assureurs, mais a indiqué que personne ne serait expulsé de la résidence hôtelière.

« Rapidement, la directrice générale [de l’OMHM] a convenu avec nous que le délai [donné par préavis], pour des personnes âgées, était court », a rapporté Benoit Dorais, qui venait de lui parler. « S’il y a des personnes qui n’ont pas été capables de faire une entente avec leurs assurances pour mercredi, [l’OMHM] ne va mettre personne dehors. »

Lors d’un sinistre comme celui du Bon-Pasteur, les règles prévoient que la Croix-Rouge loge les sinistrés qui en ont besoin pendant deux jours, puis que cette responsabilité retombe sur l’office d’habitation local, a indiqué l’élu. Les sinistrés assurés doivent toutefois rapidement trouver une autre solution, mais « il n’y a personne qui va être mis à la porte ».