Une association d’usagers en transport collectif dénonce la décision de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) de tenir son assemblée publique annuelle seulement en ligne. Le groupe réclame aussi un changement à la loi pour que le conseil d’administration de l’organisme siège dorénavant en public.

« L’ARTM se voit reprocher régulièrement son manque de transparence. Il est paradoxal que l’organisme choisisse de réduire la transparence », martèle le porte-parole de l’Association pour le transport collectif de la Rive-Sud (ATCRS), Axel Fournier.

Il fait ainsi référence au choix de l’Autorité de ne tenir qu’en ligne son assemblée annuelle, prévue jeudi soir. L’an dernier, au sortir de la crise sanitaire, la traditionnelle activité avait été tenue en personne, tout comme durant l’époque pré-COVID, en 2018 et en 2019 notamment. Cette année, le format « empêche les interactions directes entre citoyens et décideurs », s’inquiète l’ATCRS.

Pour M. Fournier, la population devrait en fait pouvoir accéder au contenu des séances du conseil d’administration de l’ARTM, qui se réunit chaque mois. « Une séance par année, c’est insuffisant. Nous avons des membres qui ont posé des questions écrites l’an dernier qui n’ont pas été répondues en séance publique faute de temps », lance-t-il.

Son association a même dû « écrire une lettre à l’ARTM, car les citoyens n’avaient pas reçu de réponse plus de deux semaines après la séance publique », insiste M. Fournier.

L’ATCRS a fait parvenir jeudi une lettre à la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, afin d’obtenir une modification législative forçant le conseil d’administration de l’Autorité à « siéger en public chaque mois, comme c’est le cas pour les municipalités ».

Bonnardel l’avait évoqué

Une telle possibilité a d’ailleurs déjà été évoquée par l’ancien ministre des Transports, François Bonnardel, aujourd’hui à la Sécurité publique. Dans son rapport sur l’application de la loi sur l’ARTM, publié l’an dernier, il notait en effet qu’une « gestion plus transparente s’avère essentielle et pourrait se traduire notamment par la tenue de séances publiques du conseil d’administration, et ce, à l’instar du processus en vigueur au sein des sociétés de transport en commun ».

Appelé à réagir jeudi, le porte-parole de l’Autorité régionale, Simon Charbonneau, a indiqué qu’en 2022, « seulement une dizaine de personnes s’était présentée sur place lors de la séance publique, alors que la participation en ligne est demeurée importante et appréciée ».

« Les visioconférences et les diffusions en direct sur les médias sociaux et sur le web sont maintenant bien ancrées dans les habitudes d’une part diversifiée de la population. Dans un contexte financier difficile où chaque dollar investi doit d’abord se traduire en un maximum de services et, surtout, afin de rejoindre un plus grand nombre de personnes et de transmettre un maximum de réponses, cette formule se traduit déjà en une participation record en 2023 », a insisté M. Charbonneau.

S’il n’est pas possible de « traiter toutes les questions en séance », l’ARTM s’engage néanmoins « à répondre aux questions reçues par écrit ». La période de questions a toutefois été prolongée de 60 minutes à 90 minutes pour répondre au plus grand nombre, soutient le porte-parole.

Pour le reste, il rappelle que les citoyens sont invités à transmettre leurs questions en avance afin de s’assurer d’y répondre le plus adéquatement possible. On offrira aussi la possibilité aux Montréalais « de transmettre des questions en direct au cours de la séance ».