Après des heures de pluie verglaçante, Montréal s’est réveillé et ses citoyens ont découvert bien des scènes de désolation.

« Ah, cibole ! » Richard Pagé ne peut cacher son étonnement face à l’ampleur des dégâts. Il vient de voir une voiture sur laquelle s’est abattue une immense branche d’arbre, dans le quartier Ahuntsic, à Montréal.

Avec sa petite-fille Julia, il marche vers le dépanneur en constant les dégâts causés par le verglas. « La télé ne fonctionne pas, on fait comme dans l’ancien temps », dit M. Pagé.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Richard Pagé et sa petite-fille Julia constatent les dégâts de la tempête.

Des branches d’arbres partout : sur les trottoirs, dans les rues, encastrées dans les voitures. Il y a de quoi raviver les souvenirs de la crise du verglas, à Montréal.

L’ampleur est moindre, toutefois. Selon les secteurs, il est tombé mercredi de 30 à 40 mm de pluie verglaçante dans la région de Montréal.

Propriétaire d’une terre à bois, Frédéric Morin a sorti sa scie à chaîne pour dégager en partie la rue de Châteaubriand. « Il y a beaucoup de personnes âgées qui vivent autour. On va aider si jamais des ambulances veulent passer », dit-il, en observant que les cols bleus doivent être « débordés ».

Son fils Étienne, en congé d’école, lui prête main-forte. « Je suis de la main-d’œuvre gratuite et facilement exploitable », dit-il en riant. Ils se consolent néanmoins : ils font partie des « chanceux » qui ont encore de l’électricité. À Montréal, un peu moins de la moitié du million de clients d’Hydro-Québec sont privés de courant.

Dans le quartier Rosemont, les arbres du parc Beaubien sont dévastés. « On n’avait pas vu qu’il y avait autant de branches cassées », dit Lilian Lopez, qui marche aux abords du parc avec son conjoint. Ils n’ont pas d’électricité depuis mercredi soir. Marc Gibeault n’a pas grand espoir que ce soit rétabli rapidement, vu le nombre d’arbres tombés partout dans le quartier. « C’est désolant », dit-il.

La rue Louis-Hébert, dans Rosemont, est complètement fermée. De la glace tombe du ciel, se fracasse au sol. Serge Tardif, 72 ans, a fait son café sur son poêle à fondue ce matin.

Il n’a pas accès aux nouvelles : c’est La Presse qui lui apprend qu’il faudra peut-être quelques jours pour rétablir l’électricité. Il commence à faire frais, chez lui.

« Je vais aller à l’hôtel, je ne me casserai pas le bécik avec ça », dit-il. Il s’inquiète néanmoins pour ses deux frigos et son congélateur bien remplis. « J’espère que les assurances vont rembourser », dit-il.