Les collines montérégiennes ont besoin de 150 millions de dollars pour assurer leur protection. Une coalition de 12 organismes dévoile mardi un plan de conservation qui vise à « protéger, restaurer et connecter » chacune des 10 montagnes au cours des cinq prochaines années.

La Coalition des Montérégiennes regroupe les monts Royal, Saint-Bruno, Saint-Hilaire, Rougemont, Saint-Grégoire, Yamaska, Shefford, Brome et Mégantic, ainsi que les collines d’Oka. Bien qu’il ne fasse pas partie de la même formation géologique, le mont Rigaud est aussi membre de la coalition.

Le regroupement rend publics mardi ses plans de conservation pour chacune des montagnes ainsi qu’un plan global pour assurer la connectivité entre elles. La Coalition des Montérégiennes prévoit qu’un budget de 150 millions de dollars sera nécessaire pour réaliser les différentes mesures au programme, d’ici 2027.

De nombreuses problématiques menacent les milieux naturels de ces collines. Pour Pascal Bigras, directeur général de Nature-Action Québec, les quatre principales menaces sont les espèces exotiques envahissantes, le lotissement résidentiel, les activités récréotouristiques et le surbroutage de la flore par les cerfs de Virginie.

« Malgré tout ce qui s’est dit au sujet des cerfs et leur impact sur les milieux naturels, on est toujours au même point », souligne M. Bigras. Le nouveau plan prévoit que des ententes doivent être conclues avec le ministère de l’Environnement d’ici 2025, pour gérer les surpopulations de cerfs.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Le mont Mégantic et son observatoire

Un autre enjeu important, c’est la connectivité entre les collines, signale Julien Poisson, directeur pour le sud du Québec à Conservation de la nature Canada. « Il faut pouvoir protéger des terrains en périphérie [des collines] pour assurer une meilleure connectivité, surtout pour la petite faune. »

Le tourisme également mis en cause

Les collines montérégiennes sont aussi victimes de leur popularité. « Ce sont des hôpitaux à ciel ouvert », blague Pascal Bigras, faisant référence aux nombreuses études qui démontrent les bénéfices des milieux naturels pour la santé. « Il faut mieux encadrer l’accès public à ces milieux pour les préserver », soutient Julien Poisson.

Si la somme demandée est importante, Pascal Bigras dit constater une « grande ouverture » des différents ordres de gouvernement, surtout depuis la COP15 sur la biodiversité qui s’est tenue à Montréal en décembre dernier.

Les collines montérégiennes abritent 40 écosystèmes forestiers exceptionnels. On y retrouve 68 % des espèces d’amphibiens et de reptiles et plus de 70 % des espèces d’oiseaux présents au Québec.

La coalition a vu le jour en septembre 2021, fruit du regroupement de nombreux organismes de conservation afin que leurs préoccupations « soient portées d’une même voix auprès des instances municipales et gouvernementales ». En 2012, un rapport indiquait déjà que cinq des neuf collines faisaient face à des pressions « élevées » ou « très élevées » en matière de développement résidentiel, commercial ou touristique.

Consultez le Plan régional de conservation et de connectivité des collines montérégiennes