Le diable se cache dans les détails, dit-on souvent quand vient le moment de conclure un accord. C’est exactement ce qui attend les ministres de l’Environnement de plus de 100 pays qui doivent arriver à Montréal cette semaine. Le président de la COP15, Huang Runqiu, les a prévenus mardi « qu’il ne restait plus beaucoup de temps » pour trouver un terrain d’entente.

Le ministre chinois de l’Environnement et de l’Écologie, Huang Runqiu, qui préside la COP15 à Montréal, a fait le point mardi martin en compagnie de son homologue canadien, Steven Guilbeault.

Le temps semble manifestement un enjeu au moment où la 15e Conférence internationale sur la biodiversité entre dans sa deuxième semaine à Montréal. « Il ne nous reste plus beaucoup de temps », a indiqué M. Runqiu, précisant qu’il y avait encore « beaucoup de difficultés » avant de conclure un accord.

« Il faut réduire les écarts que nous avons identifiés », a-t-il ajouté, se disant toutefois « entièrement certain que nous allons pouvoir l’atteindre [un cadre mondial sur la biodiversité] ».

« Nous avons beaucoup de sujets et très peu de temps », a confirmé le ministre canadien de l’Environnement et du Changement climatique, Steven Guilbeault.

M. Guilbeault a dit espérer qu’un éventuel accord inclue des ressources pour les pays du Sud afin de protéger la nature.

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Steven Guilbeault, ministre fédéral de l’Environnement et du Changement climatique

Il a aussi précisé qu’il comptait également sur le secteur privé pour assurer un financement adéquat. « Ça ne peut pas venir seulement du financement public. Il n’y a pas assez d’argent du côté des gouvernements », a-t-il ajouté.

Rappelons que le projet de nouveau cadre mondial pour la nature prévoit aussi de réduire de 500 milliards de dollars américains par année les subventions nuisibles à la biodiversité.

« Ce n’est pas seulement de mettre des objectifs sur papier, mais de se donner les outils nécessaires pour protéger et restaurer la nature », a affirmé Steven Guilbeault.

La directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement, Inger Andersen, a de son côté servi une mise en garde aux délégués présents à Montréal.

« Nous avons les textes depuis plusieurs mois. Il n’y a rien de nouveau dans ces textes et ils sont connus de tous les délégués », a-t-elle rappelé en conférence de presse.

Ballet diplomatique

Fait inusité, le ministre chinois de l’Environnement et de l’Écologie, Huang Runqiu, a commencé son allocution en remerciant les journalistes pour leur « excellent travail ». « Nos amis journalistes font partie de l’équipe très forte du CBD [Convention sur la diversité biologique]. Nous apprécions vos efforts et votre excellent travail. Nous sommes très impressionnés », a-t-il affirmé.

Les trois premières questions ont d’ailleurs été accordées à des médias chinois, ce qui a donné l’occasion au ministre de livrer de longues réponses en mandarin devant les caméras de CCTV, principal diffuseur en Chine. À une question posée par un média chinois, le ministre a cependant été incapable de nommer un seul objectif concret qui témoignerait d’une réussite de la COP15, préférant aborder les grandes lignes du projet d’accord.