Jean-François Lisée a reconnu avoir changé d'idée sur la fusion des cégeps anglophones et francophones, mardi. Mais il n'est guère le seul à avoir évolué de la sorte, a-t-il fait valoir, montrant du doigt le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault.

Dans un échange musclé pendant le débat de langue anglaise, lundi soir, le chef de la CAQ a sommé son rival péquiste d'expliquer pourquoi, « il n'y a pas si longtemps », il proposait de fusionner les cégeps francophones et anglophones.

M. Lisée a assuré que ce n'est guère son intention. Mais il a bien plaidé en faveur de cette mesure en 2009.

Invité à revenir sur cet échange, mardi, le chef péquiste a indiqué qu'il n'y a rien d'anormal à ce que sa pensée évolue. Ce qu'il soumet aujourd'hui à l'électorat est le fruit de plusieurs années de réflexion, a-t-il résumé.

« Je suis ouvert au débat et je suis quelqu'un qui propose des choses, a dit M. Lisée. Ce qu'on met au jeu aujourd'hui, c'est la position que j'ai développée quelques années après ce blogue. Et lorsque j'entends des arguments valables, je les intègre à ma réflexion et j'évolue. »

M. Lisée a d'ailleurs affirmé qu'il n'est pas le seul à avoir changé d'idée. Il a renvoyé la balle au chef caquiste, affirmant qu'il a lui aussi plusieurs changements de cap à son actif.

« J'ai lu un livre de M. Legault qui disait que l'indépendance était la meilleure chose depuis la tarte aux pommes, a ironisé M. Lisée lors d'un passage à Repentigny. Alors si on veut faire un débat Legault-Lisée sur nos écrits passés, en plus du débat actuel, je ne suis pas contre. »

Le Parti québécois ne promet pas la fusion des établissements collégiaux de langue française et anglaise. M. Lisée propose que les Québécois anglophones réussissent une épreuve uniforme de français pour obtenir leur diplôme d'étude collégial (DEC). Il souhaite aussi que les étudiants anglophones fassent au moins une session dans un cégep francophone.