Jean-François Lisée appelle les souverainistes qui seraient tentés de voter pour la Coalition avenir Québec (CAQ) à rentrer au bercail afin de ne pas nuire à leur option.

Le chef du Parti québécois (PQ), accompagné de sa vice-cheffe, Véronique Hivon, a lancé jeudi midi sa campagne électorale dans la circonscription de Borduas, en Montérégie, perdue en 2014 aux mains du jeune député caquiste Simon Jolin-Barrette. 

«Si vous voulez nuire à votre objectif indépendantiste, un vote pour la CAQ, c'est ce que ça va donner», a dit M. Lisée lors de son point de presse inaugural. 

Alors que le PQ traîne en troisième position dans les intentions de vote depuis plusieurs mois, M. Lisée a dépeint le chef de la CAQ, François Legault, comme étant le politicien le plus fédéraliste à Québec, entouré d'une garde rapprochée près des conservateurs fédéraux. 

«Si vous [avez voulu par le passé] vous débarrasser de Stephen Harper, vous ne voulez pas élire François Legault», a martelé le chef péquiste.

«S'il y a encore des souverainistes égarés à la CAQ, sachez qu'il y a des épisodes récents que vous devriez connaître. M. Legault, qui au début voulait réunir souverainistes et fédéralistes, a tourné le dos à tous les souverainistes. Il est allé plus loin que M. Couillard en disant qu'il ne voulait même plus en parler», a-t-il affirmé lors de la période des questions.

Virée dans le 450 

En ce premier jour de campagne électorale, le chef péquiste visitera des circonscriptions des banlieues nord et sud de Montréal, ainsi que Maurice-Richard, au coeur de l'île, où son parti souhaite faire des gains le 1er octobre prochain. 

«On a le même objectif [cette année que celui] qu'on s'était fixé en 1976 et en 1998, lorsque tout le monde disait qu'on n'avait aucune chance de gagner, c'est à dire gagner», a dit M. Lisée.   

«La capacité de rebond du Parti québécois est légendaire et on va encore une fois entrer dans la légende cette année», a-t-il promis, alors que son parti perdait encore deux points de pourcentage dans le plus récent coup de sonde Ipsos publié jeudi matin dans La Presse+

Gertrude Bourdon alimente le cynisme 

Pendant son point de presse, Jean-François Lisée a également vivement critiqué Gertrude Bourdon, la gestionnaire du Centre hospitalier universitaire de Québec, qui a négocié son entrée en politique ces derniers mois avec la CAQ, avant de se lancer dans la course pour les libéraux. Il y a plusieurs mois, Mme Bourdon a même rencontré le PQ, a-t-il dit.  

«Pour moi, (...) elle est devenue le symbole de l'indécence politique. Le vide des convictions», a affirmé Jean-François Lisée. 

«La semaine dernière, elle était avec un parti qui prétend être contre les réformes [du ministre Gaétan] Barrette, cette semaine, elle est avec un parti qui est content des réformes. Ce n'est pas sérieux! Je comprends que les Québécois soient cyniques devant des gens qui se magasinent un parti [entre deux formations] qui n'ont pas le même programme», a-t-il dit.