Stephen Harper saura bientôt si les Canadiens lui font confiance au point de lui accorder le gouvernement majoritaire qu'il a demandé depuis le premier jour de cette campagne électorale.

Une majorité nécessaire selon lui pour poursuivre la relance économique du pays, sans voir ses projets constamment contrecarrés par l'opposition.

Partout au pays, le chef conservateur a averti que s'il devait obtenir un autre mandat minoritaire, les partis d'opposition allaient s'empresser de former une «dangereuse coalition» contre lui ce qui ferait sombrer le pays dans l'instabilité.

Maintenant le cap sur son message avec un contrôle surprenant tout au long de sa campagne, il a martelé dans toutes les provinces son discours axé sur l'économie et la création d'emplois.

Stephen Harper a répété que son parti n'allait pas augmenter les taxes et les impôts, contrairement à ses adversaires politiques qui vont, selon lui, augmenter le fardeau fiscal des citoyens et des entreprises pour financer leurs dispendieuses promesses électorales.

Au fil de la campagne, le chef conservateur a ainsi surtout réitéré certaines mesures raisonnables contenues dans son budget mort-né en mars, notamment pour aider les petites entreprises, et a offert divers crédits d'impôts aux familles. Rien de mirobolant mais des promesses qui ne mettront pas le pays en faillite, a-t-il soutenu.

Stephen Harper a aussi promis qu'un gouvernement conservateur majoritaire allait éliminer le registre des armes de chasse.

Lent à réagir à la vague néo-démocrate orange qui a déferlé sur le pays, le chef conservateur a dû changer la cible de ses attaques lors de la dernière semaine de campagne. Il a alors cessé de dénigrer le chef libéral Michael Ignatieff pour se concentrer sur le chef du Nouveau parti démocratique, Jack Layton.

Montrant peut-être ainsi des signes de nervosité dans les derniers milles de la bataille électorale, il a même lancé un appel aux partisans libéraux plus à droite économiquement, les enjoignant à voter conservateur pour éviter un gouvernement néo-démocrate qui allait ruiner le pays.

À quelques heures du dépouillement des résultats, le chef conservateur maintenait un air confiant en assurant qu'un gouvernement majoritaire conservateur était toujours à portée de main.

Une stratège conservatrice, la chef du gouvernement au sénat Marjory LeBreton, a toutefois confié lundi que le parti s'inquiète du résultat du scrutin au Québec.

Pour faire taire les rumeurs selon lesquelles il allait démissionner comme chef du parti à défaut d'obtenir un gouvernement majoritaire, Stephen Harper a soutenu lors de la campagne qu'il resterait en poste quoiqu'il arrive, puisqu'il s'agit de sa responsabilité.

Il accepterait un mandat minoritaire, mais a affirmé du même souffle qu'il lui serait impossible d'ainsi diriger le pays, puisque l'opposition ne lui laisserait aucun répit.

Le parti conservateur détenait 143 sièges au moment de la dissolution du Parlement.

Il va regarder le déroulement de la soirée électorale dans sa suite d'hôtel à Calgary en compagnie de sa femme Laureen, de ses deux enfants et de sa mère. D'autres membres de sa famille seront aussi présents.